Dans une tribune du Monde intitulée « Nous, jeunes catholiques, refusons de laisser à la droite le monopole des valeurs chrétiennes », une poignée de jeunes catholiques, comme ils s’intitulent eux-mêmes, apportent leur soutien à trois des candidats explicitement apparentés à la pensée marxiste. Conscient de n’être plus qu’un petit reste (si l’on en croit leur propre qualificatif de poignée), ils appartiennent en effet à une vielle vague du catholicisme qui n’a plus aujourd’hui le vent en poupe. Cette école, sans doute généreuse, qui prônait « le petit bout de chemin ensemble » avec les communistes se traîne encore, moribonde, dans cette tribune, sous les traits d’une jeunesse au cœur probablement sincère, mais au regard sans doute peu aiguisé et à l’esprit peut-être peu informé.
N’entrons pas dans le débat des millions de morts d’une idéologie dont le centenaire mériterait bien un regard plus objectif. Ces jeunes redisent avec force deux choses, la première est que ceux qu’ils stigmatisent comme « cathos de droite » n’en font pas assez pour les pauvres, les exclut et l’environnement. Trois thèmes qu’ils mettent sous le haut patronage du pape François, mais auxquels, pour être vraiment catholique il manque l’esprit « Laudato si’ », à savoir le destinataire in fine de toute chose et la source du bonheur de l’Homme, Dieu. Car telle est la différence fondamentale entre l’idéologie marxiste, l’humanisme athée et la foi chrétienne, le bonheur c’est Dieu lui-même. Les biens et le bien être matériels, s’ils sont nécessaires, ne sont pas une fin en eux-mêmes. Ce que ces jeunes oublient parfois, c’est que ces « valeurs chrétiennes » ne sont précisément pas des valeurs, mais des conséquences d’un souffle plus profond qui repose sur des fondamentaux.