Ambroise Laurent, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France, chargé des finances au sein de la commission financière de la Conférence des évêques de France présentait ce mardi la campagne nationale du Denier de l’Église, qui sera lancée la dernière semaine de décembre.
La collecte du Denier représente 40% des ressources de l’Église. Depuis 2015, la collecte du Denier est stable, malgré un recul du nombre de donateurs.
Les donateurs sont moins nombreux (1,45 million d’euros récolté en 2007 contre 1,1 million d’euros en 2015) mais plus généreux. Le don moyen, qui s’élevait à 145 euros en 2007, représentait 232 euros en 2017. En dix ans, les diocèses ont perdu un quart de leurs donateurs au denier de l’Eglise.
En 2018 toutefois, les chiffres montrent un recul du Denier de – 2,2% à fin septembre 2018. Plus de 90% des diocèses n’équilibrent pas leurs comptes. Pour équilibrer leur compte, ils sont contraints de vendre une partie de leur patrimoine immobilier.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce recul:
- le passage de l’ISF (Impôt de Solidarité sur la Fortune) à l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière),
- le passage au Prélèvement à la source à partir du 1er janvier 2019,
- la situation économique des donateurs
- le retentissement médiatique des rapports établis sur les abus sexuels commis par des clercs a pu également avoir un eu un effet sur la collecte du Denier
- Et sans doute aussi, même si la commission n’en parle pas, les prises de position récurrentes des évêques en faveur de l’immigration forcée
La moitié des catholiques pratiquants, selon les estimations de la CEF, ne contribue pas au denier de l’Eglise ; c’est particulièrement marqué chez les jeunes.
Pour pallier à la baisse du nombre de donateurs, les évêques ont approuvé en 2013 la mise en place d’un plan de communication national sur le Denier. Cette fin d’année 2018 est déterminante, puisque le Denier du dernier trimestre représente 45% de la collecte annuelle.
La phase digitale de la campagne se déroulera du 20 au 31 décembre 2018. Le contenu digital comprendra notamment une brève vidéo.
Pour mémoire, voici les cinq ressources de l’Église catholique en France :
- Le Denier de l’Église est la principale ressource: c’est la contribution volontaire de chaque catholique, pratiquant régulier ou non, pour permettre aux prêtres et aux salariés des diocèses et paroisses de vivre et d’agir. (40% des ressources en 2017) 14 000 prêtres sont encore en activité en 2018 dont 10% sont de nationalité étrangère et environs 10 000 laïcs, dont la plupart sont employés à temps partiel. Les prêtres et les évêques perçoivent un traitement de l’ordre de 955€ mensuel et sont logés.
- Les quêtes, versées lors des messes, servent à couvrir les frais des paroisses: frais de fonctionnement (chauffage, électricité…) et tous les frais liés aux activités paroissiales. Certaines quêtes sont affectées à des causes particulières (Église universelle, Secours catholique…). (23% en 2017)
- Les legs sont des ressources exceptionnelles qui permettent d’envisager les grands projets pour l’Église de demain. Les associations diocésaines sont habilitées à recevoir des legs, donations et assurances-vie en exonération totale de droits de mutation. (16% en 2017)
- Le casuel est versé par les familles qui demandent un sacrement (baptême, mariage) et par les familles du défunt pour les funérailles. (13% en 2017)
- Les offrandes de messe sont versées par les fidèles qui demandent à ce qu’une messe soit célébrée à une intention particulière et elles aident les prêtres dans leur vie matérielle. (8% en 2017)