Il n’y a pas que les fidèles qui risquent d’être lésés par une réforme du Motu Proprio Summorum Pontificum. Il y a certes aussi les prêtres diocésains et sans doute les séminaristes diocésains, très demandeurs aujourd’hui d’une formation liturgique au missel tridentin (et c’est cela qui inquiète bon nombre d’épiscopes jusqu’à Rome). Mais, selon Cyril Farret d’Astiès (auteur de “Un heureux anniversaire? Essai sur les cinquante ans du missel de Paul VI”) les évêques devraient aussi avoir des raisons de s’inquiéter :
Car ce sont eux qui vont devoir arbitrer, se mouiller, reprendre ce qui avait été offert, se justifier, s’expliquer… c’est dans les diocèse, avec le clergé diocésain, avec les fidèles paroissiens, que la lutte des classes que l’on espérait dépassée va renaître et enfler, car les catholiques « observant » (selon l’expression parlante de Yann Raison du Cleuziou), le troupeau fidèle a pris goût à la grande et roborative liturgie traditionnelle qui lui appartient autant qu’aux traditionalistes (lesquels, croit-on probablement et bien naïvement, vont se retrouver à nouveau enfermés dans les réserves d’indiens qui leurs sont concédées). La conséquence la plus prévisible de cette mesure loufoque c’est qu’elle va pousser les catholiques « observant » à se déciller un peu plus après les blagues Pachamamesques, d’accueil des migrants et de communion aux divorcés civilement remariés.
La récente décision de Mgr Minnerath à Dijon est un piège sournois pris à l’encontre de son successeur. En effet, les fidèles de la FSSP sont légitimement déçus et un tantinet en colère après cette décision et ils comptent bien le faire savoir. Or l’archevêque de Dijon aura 75 ans au mois de novembre prochain. Il a bien savonné la planche pour son successeur…