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Sortir du déni?

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La Catho d'Angers
Commentaires (7)
  1. Arome dit :

    Bonne question, sincèrement posée. Attention aux incises qui enferment dans un raisonnement circulaire.

    Le déni sur la baisse des vocations est flagrant. Il faudrait demander aux évêques : “à quoi attribue-vous l’effondrement du nombre de baptêmes et de vocations ?”.

    Ensuite l’auteur de la question fait lui-même la réponse (risque d’auto-intoxication) : pourquoi ne voient-ils pas que ça vient de cela..; (ce que le questionnant, lui, voit très bien).

    Donc, soit le questionnant a bien identifié la cause, et il faut amener les évêques à partager sa conviction
    soit le questionnant se trompe sur la cause, et il faudrait connaître la vision des évêques, avant de démêmer ce qu’il y a de vrai dans chaque thèse.

    Mais je pense que c’est une bonne question, et qu’il faut poser réellement. On pourrait déjà commencer par demander s’il n’est pas possible de rendre public les douments du dialogue de 2008 entre la FSSPX et l’Eglise, qui doivent contenir une partie de la réponse. Ensuite, il serait bon que le questionnant intègre à sa question les mises à jour faites par l’Eglise sur le Concile (par exemple la déclaration Dominus Iesu, et Redemptionis Sacramentum, qui corrigent pas mal le tir et que l’auteur semble ignorer). Il ne semble ni juste ni honnête de critiquer, par exemple Windows XP, sans intégrer les mises à jour. Idem pour les Conciles.

    Pour bien poser la question, je crois qu’i faudrait être plus précis dans les questions, et éviter d’apporter déjà des réponses toutes faites. Exemple de question : pourquoi la baisse des vocations. Pourquoi la perte du sens du sacré (suppression des génuflexions, non-application du texte de Jean-Paul II Inestimabile Donum exigeant non seulement qu’on la réinstitue, mais qu’on fasse la remarque à ceux qui ne génuflectent pas). Pourquoi l’absence de sanctions quand on permet de danser déguiser en démon sur le maître autel de la cathédrale de Vienne, ou qu’on privatise la cathédrale de MEtz. Pourquoi aucune sanction contre les cérémonies délirantes. Pourquoi la méchanceté et l’acharnement, le menseonge, contre la liturgie traditionnelle.

    Mais surtout, si on cherche honnêtement la vérité, ne pas enfermer la question dans une réponse toute faite. On accuse la philosophie anté-conciliaire. C’est peut-être un élément du problème. Mais si le problème atteint la raison, c’est qu’il y avait déjà un défaut avant. Quel était ce défaut ? LEs dérives ou supposées telles ne sont jamais que des manifestations. Quelles étaient les CAUSES ?

  2. Pitoune dit :

    Je me suis aussi longuement posé cette question.
    Je n’ai pas de réponse sûre, juste un résultat de mes réflexions.
    D’abord, il est impossible que ce soit un déni, car sauf preuve du contraire, les évêques ne sont pas choisis dans les hôpitaux psychiatriques et il faut rechercher une logique à cet état de fait. J’en ai conclu ceci :
    1) Il existe au plus haut niveau depuis au moins Jean XXIII une volonté dominante de changer radicalement l’Église indépendamment des conséquences. Dominante, mais non unanime.
    2) Cette volonté de changement est contraire à l’enseignement des apôtres et de l’Église sur la transmission, c’est à dire la tradition. “j’ai reçu du Seigneur, ce que je vous ai aussi transmis” (saint Paul L Cor 11-23)
    3) Vouloir l’adapter au monde, c’est la soumettre au prince de ce monde donc à son ennemi.
    4) Ses ennemis sont donc en son sein, Au départ par une infiltration à haut niveau, et ensuite par suivisme d’idiots utiles bien aidés par le tentateur.
    5) Conclusions :
    a) Ce n’est plus le bien de l’Église et donc du monde qui est recherché par ceux qui la dirigent aujourd’hui et l’aborder par cet aspect restera un dialogue de sourd plus ou moins nuancé, car ils obéissent à autre chose.
    b) La conversion en son sein est une nécessité qui passera d’abord par la prière et par la fidélité à son enseignement pour ne pas chuter avec ceux qui recherchent sa perte, tout pécheurs que nous sommes.
    c) Les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre Son Église et travaillons-y du mieux possible pour éviter la perte des âmes.

  3. Pierre Mary de Montamat dit :

    Je ne suis pas certain qu’il s’agisse d’une bonne question et je pense que la rédaction de Riposte Catholique aurait pu nous épargner tout ce verbiage. En effet, la ‘question’ n’existe pas réellement, tellement l’auteur assène sa réponse : c’est une mise en accusation. Aurez-vous la bienveillante lecture d’un évêque en lui soumettant ce texte ? J’en doute. A moins d’aimer ressasser sans recherche de la vérité : j’appelle ça un ‘dialogue’ d’antagonistes.

    Et surtout pour une réponse bien connue : cette ‘mutation’ de l’Eglise est un enrichissement du Saint-Esprit qui incite l’Eglise à délaisser les dogmes et rites obligatoires, privilégiant la vie de foi ‘intérieure’. Primat de la qualité des ‘croyants’ sur la quantité des fidèles… ça n’est pas un échec. Un évêque n’aura rien à répondre de plus aujourd’hui, suivant en cela ses inspirateurs prônant l’extinction du Magistère et la liberté individuelle – sacramentelle et morale. A chacun d’être à sa manière un disciple sincère et engagé du Christ, le premier de nos frères.

    Y aurait-il un déni chez les évêques ? ils refusent le ‘c’était mieux avant’ et privilégient la grâce donnée pour l’instant présent de la vie de l’Eglise. Nouvelle religion, certes, cela va de soi, et l’auteur devrait en prendre acte. Plusieurs se disent catholiques, mais tous ne le sont pas… Surtout ceux qui chamboulent tout : là l’auteur parle de responsabilité des évêques. Mais ce sont des loups ! Alors sont-ils nos pasteurs ? (Je parle en général, comme le fait l’auteur.)

    Prenez un exemple très heureusement mis en lumière lors de l’avant dernier entretien des ‘Hommes en Noir’ sur la Messe voulue par François dans ‘Desiderio desideravi’. Après avoir évoqué les graves erreurs du texte de François, il est collectivement reconnu que la messe nouvelle s’éloigne de la théologie catholique de la Messe. Un intervenant explique simplement que François a voulu dans ce texte parler de ce nouveau rit, de sa messe à lui. Effectivement, un catholique ne s’y retrouve pas. Mais pour François, c’est sa messe qui correspond à sa croyance. Et vous ne lui ferez pas approuver ou promouvoir le culte ancien qui correspond à une ‘ancienne’ foi. Il y a juste un déni de foi dont vous devez partir – que vous devez établir – pour poser une question.

    Une remarque sur un nom qui m’a étonné, c’est celui de Maritain que cite l’auteur. Je voudrais retenir de J Maritain les meilleures pages de son dernier ouvrage ‘Le paysan de la Garonne’ (nov 1966), qui sont loin de ces errements passés. Ainsi que sa désapprobation de certaines nouveautés installées justement pendant et après Vatican II – notamment le ‘consubstantialem’. Le citer auprès de notoires hérétiques dont beaucoup ont été condamnés est injuste – nonobstant, je le répète, les dérives nombreuses de JM pendant des années. Comme disait un bon prêtre pragmatique, l’important c’est de bien finir.

    Une autre remarque sur la méthode : il me semble que l’auteur fait semblant de poser une question; pour développer sa réponse. Arôme a bien vu ça dans son commentaire. Il s’agit en réalité d’un défi fondé sur un malentendu. Que l’auteur aille étudier ce qu’était la ‘quaestio’ chez st Thomas et ses contemporains. L’analyse la plus pertinente est à mon avis celle de Michel Villey.

  4. Pierre Mary de Montamat dit :

    Veuillez m’excuser j’ai écrit le ‘dernier ouvrage’ de J Maritain : ‘Le paysan de la Garonne’ mais c’est une erreur, il y en a eu d’autres après… Ce fut pour JM une remise à l’écriture.

  5. Pitoune dit :

    Suite de la réflexion.
    Si l’Eglise était simplement sécularisée, comme toute société humaine soucieuse de sa survie elle remplacerait illico-presto ses gouvernants qui auraient un aussi piètre bilan que celui qu’elle a.
    Or au lieu de cela, elle redouble ses attaques contre la Tradition au fur et à mesure qu’elle revient dans la sphère post-conciliaire, elle promeut les progressistes et sanctionne les évêques les plus “conservateurs”.
    Et comment expliquer la béatification et la canonisation de Paul VI dont les décisions ont fait tant de mal à l’Eglise et où il a mis un désordre innommable ?
    C’est qu’il y a bien une volonté délibérée et un objectif qui n’est pas celui de l’unique Pentecôte.
    La bonne question, n’est pas pourquoi, les évêques refusent de voir, car ils voient, mais pourquoi ils persistent à vouloir changer l’Eglise et ne pas faire leur, cette devise “Errare humanum est, perseverare diabolicum” ?
    La réponse est peut-être dans la question. A eux de nous dire.

  6. Jack dit :

    On a vouIu “ouvrir I’EgIise au monde” pour qu’eIIe s’y répande et c’est Ie contraire qui s’est produit.
    Le Monde s’est engouffré dans I’EgIise…

  7. Pierre Mary de Montamat dit :

    Il faut avouer que l’auteur a du souffle : l’article tient en 5 phrases !!!

    Bon, plus sérieusement, il n’a qu’à écouter cet évêque pour reprendre espoir et abandonner son défi :
    https://www.medias-presse.info/message-de-mgr-vigano-pour-la-marche-nationale-pour-les-catholiques-notre-chemin-de-guerre-des-29-et-30-septembre-a-peoria-illinois/163636/

    Très intéressante la réflexion en deux temps de Pitoune : merci.