Une nouvelle affaire qui est liée à la suspension d’un prêtre eudiste du diocèse d’Orléans en plein mois d’août concerne le diocèse de Versailles et le prestigieux lycée Saint Jean d’Hulst. Paix liturgique, qui la révèle au détour d’une enquête sur la congrégation des eudistes constate que la encore, Mgr Crépy – qui est eudiste – n’a été guère pressé de faire la lumière sur des abus sexuels survenus dans l’établissement, malgré une plainte et l’existence de plusieurs victimes.
Voici ce que écrit Paix liturgique sur ce sujet :
“Le 14 août, l’annonce tombe brutalement après la messe à Saint-Marceau, à Orléans : le curé, Laurent de Villeroché, eudiste qui enseigne aussi la théologie dogmatique à l’Institut catholique de Paris et au séminaire interdiocésain d’Orléans, ne reviendra pas « car une plainte a été déposée contre lui ». Une annonce qui a créé un choc malgré la torpeur estivale.
La République du Centre qui s’intéresse aux faits, le 1er septembre, indique la raison de la suspension : une plainte d’un quadragénaire versaillais pour des agressions sexuelles alors que l’abbé de Villeroché était aumônier de l’établissement versaillais prestigieux Saint-Jean d’Hulst, à la fin des années 1990. Le 19 août 2020, la justice classe l’affaire, prescrite, mais la procédure canonique suit son cours – une enquête sera finalement lancée à l’été 2022.
Des mesures conservatoires sont exigées en haut lieu – d’où ces annonces orales, alors que le prêtre mis en cause, par ailleurs collaborateur de la CEF – il est au conseil national de la liturgie sacramentelle – devait célébrer un mariage et quatre baptêmes dans les jours à venir. Présent « depuis quatre ans sur la paroisse » le père Laurent de Villeroché « nie énergiquement les faits ».
Le père Laurent Tournier, eudiste, qui dirige le séminaire d’Orléans dit dans les colonnes de la presse locale : « “Il est normal de chercher à savoir la vérité. On se demande de quel acte on parle. Il faut être patient et attendre les conclusions de l’enquête”.
Mais le 4 septembre, Riposte Catholique revient sur l’affaire, alors que le provincial Pierre-Yves Pecqueux publie un communiqué à destination des eudistes sur le sujet :
« Le Révérend Père Pierre-Yves Pecqueux, Provincial des Eudistes de France, a donc publié le communiqué ci-dessous dans lequel il admet implicitement les défaillances de ses prédécesseurs dans le traitement des abus sexuels d’un religieux de sa congrégation ».
Dans son communiqué, Pierre-Yves Pecqueux précise : « j’ai également pris en considération un évènement antérieur survenu au foyer Saint-Jean Eudes [à Paris] en 2012, pour lequel des mesures ont été prises ».
Quelles mesures ? « En 2012, le Provincial d’alors s’est contenté de muter l’abuseur, sans dispositions préventives », constate Riposte Catholique. En effet, il a été déchargé de la direction du foyer parisien pour « surmenage », comme l’indique un message sur le site de la province d’Afrique des eudistes, daté du 9 mars 2012 :
« Dans la dernière lettre circulaire de la province de France, le provincial de France nous informe que : constatant son état de surmenage, même après quinze jours de repos, je pense impossible pour le père Laurent de Villeroché de mener de front ses responsabilités et la préparation de sa thèse […] j‘ai demandé au père Laurent de Villeroché de quitter sa fonction de directeur du foyer Saint-Jean-Eudes. Ceci prend effet aujourd’hui. Le père de Villeroché est nommé jusqu’au 31 août 2012 membre de la communauté du Bienheureux Ancel [à Versailles] Dorénavant sa mission est de finaliser le dépôt de son sujet de thèse de doctorat en théologie et d’effectuer la passation de sa charge d’économe provincial, tout en assumant ses interventions à l’institut catholique de Paris ».
Selon nos informations, cette affaire de 2012 a des similitudes avec l’affaire Santier, dans laquelle les actes délictueux avec majeurs ont aussi été accomplis dans le cadre d’un accompagnement spirituel. Nous constatons que la mutation de 2012 ne lui interdit même pas d’opérer des accompagnements spirituels.
Pour rappel, continue Riposte Catholique, « le RP Pierre-Yves Pecqueux est secrétaire général adjoint de la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF) présidée par Sr Véronique Margron, et à ce poste, censé participer activement à la lutte contre les abus sexuels commis par les religieux en France.
L’ancien provincial est devenu, quant à lui, recteur du grand séminaire d’Orléans, et membre de la cellule permanente de la CEF de lutte contre la pédophilie, présidée par Mgr Luc Crepy, ancien Supérieur des Pères Eudistes, récemment élevé au grade de chevalier de la légion d’honneur pour son engagement contre les abus dans l’Église ». Laurent Tournier était donc moins ignorant qu’il ne le prétendait devant la presse locale…
Suite à la venue au jour de cette affaire, Laurent Tournier aurait été retiré de la cellule permanente de la CEF de lutte contre la pédophilie – où il avait été recruté en 2016 lorsque Mgr Crepy devient responsable de la lutte contre les abus sexuels au sein de la CEF – le nouveau responsable, auquel Mgr Crepy a transmis sa charge cet été, étant l’auxiliaire parisien Mgr Verny.
En 2019, un ancien élève de Laurent de Villeroché au collège eudiste saint Jean de Béthune [Saint-Jean d’Hulst désormais, après fusion avec un établissement voisin] dit avoir été violé par son aumônier.
Depuis, révèle une source proche du dossier, « d’autres témoignages recueillis par les parents d’élèves ont rapporté les mêmes faits concernant Laurent de la Villeroché : voyeurisme, exhibitionnisme, sollicitations sexuelles dans le cadre de l’accompagnement spirituel“
Mgr Crépy a-t-il entravé l’action de la CRR et un éventuel appel à témoignages ?
“Des professeurs et des parents d’élèves de Saint-Jean-Hulst ont demandé à Luc Crepy, évêque de Versailles, et à Pierre-Yves Pecqueux, l’actuel provincial des eudistes, de communiquer les faits au collège et anciens du collège afin que d’autres potentielles victimes puissent parler, et surtout puissent sortir d’un éventuel traumatisme.
Sous la pression de la Commission Reconnaissance et Réparation (CRR), Pecqueux a fini par publier un communiqué un peu sibyllin mais Crepy s’y est opposé, prétextant que les victimes n’ont pas porté plainte. Il a même réuni les responsables de la direction de l’établissement pour leur demander explicitement que l’affaire ne sorte pas de son bureau.
Il était prévu qu’un membre de la CRR vienne dans l’établissement, mais Luc Crepy s’y est opposé, en disant que c’était lui l’évêque et donc qu’il lui revenait de gérer la communication de cette affaire dans son diocèse ».
C’est d’ailleurs à Saint-Jean de Béthune que Luc Crepy il a fait ses études secondaires – il a d’ailleurs été interviewé par l’association des Anciens, le 8 mars 2016, un an après sa nomination au Puy.
De fil en aiguille, constate notre source, « près de trois ans ont été perdus, et finalement, l’enquête canonique n’a vraiment commencé que cet été – l’on se demande qui lui a fait perdre autant de temps, puisque d’après la communication officielle, le signalement à la Congrégation de la Foi a été fait dès 2019 et la plainte de l’ancien élève au pénal ». Et de s’exclamer : « heureusement que Mgr Crepy était alors responsable de la CEF pour la lutte contre la pédophilie, sinon qu’est-ce-que ça serait ! ».
Toute ressemblance avec l’affaire Santier – ou les faits révélés concernant l’ancien maître de chapelle de la cathédrale de Versailles, l’abbé Jean Jacques Villaine – aussi survenus dans le cadre d’un accompagnement spirituel et tus de façon systématique pendant des décennies – sont évidemment une pure coïncidence.
Mais à Versailles, diocèse déjà ébranlé par la mort du père de Foucauld qui a révélé une défaillance complète de la relation entre l’évêque – ou son auxiliaire – et les prêtres, elles commencent à s’accumuler.
Encore une branche ……. pourri de l’arbre.
Ah, ah les eudistes d’aujourd’hui, plongée vertigineuse dans le monde, engloutis par le relativisme pour finir décorés par leurs commanditaires ??
Cet évêque est un sinistre individu…
Il doit être renvoyé !