Statistisques/Sociologie/Démographie

À la veille de la béatification, la grande popularité de Jean-Paul II chez les Américains

Commentaire (1)
  1. soha dit :

    Effrayant de voir des choses les plus saintes mises à l’encan de la prostitution sondagique….!!! Comme si les sondages et les statistiques avaient quoi que ce soit à voir avec la réalité ! ci-dessous un cri du poète et ex prisonnier cubain Valladarès, qui donne un petit échantillon d ‘un petit secteur de la réalité occultée par le grand Barnum spectaculaire et le battage, les tintamarres qui cachent le désastre!!!

    Béatification de Jean-Paul II : un cas de conscience pour les catholiques cubains.
     
     
    Il ne me semble pas que pendant le procès en béatification de ce pontife aient été rendus publics des questionnements sur ses idées relatives au communisme cubain, idées qui semblent aller plus loin que le simple domaine diplomatique et qui touchent au domaine doctrinal ; d’où la nécessité morale d’exposer, de la façon la plus respectueuse et fidèle possible, les réflexions suivantes :
     
    Traduction d’après : Armando F.Valladares, Miami- 10 avril 2011. email : armandovalladares@gmail.com ( pour transmettre à l’auteur,suggestions,opinions, demandes de modification,etc.)
    L’annonce de la béatification de Sa Sainteté Jean-paul II, prévue pour le 1er mai prochain, pose un cas de conscience sans précédent à de nombreux fidèles cubains, qui, en raison de leur Foi, de leur vénération pour la Patrie et de l’amour pour leurs familles, s’opposent au communisme. En effet, ces fidèles voient avec perplexité et le cœur déchiré tout ce que le Pontife aurait fait en certaines circonstances et pas fait en d’autres, pour favoriser directement ou directement le communisme cubain.
     
    Je cite, ci-après, de façon résumée, quelques exemples que j’ai eu l’occasion de commenter abondamment, pendant des années, dans divers articles, sur la collaboration ecclésiastique avec le communisme de « l’île-prison » ; et je sollicite par avance la compréhension des lecteurs.
    Je le fais en tant que fidèle catholique et en tant que cubain, avec tout le respect possible envers l’Eglise, en étant disposé à entendre et à analyser d’éventuelles explications provenant de sources dûment autorisées – dont jusqu’ici je n’ai pas eu connaissance- sur les douloureux faits historiques que je consigne succinctement ci-dessous.
    Le 8 janvier 2005, en recevant les lettres de créance du nouvel ambassadeur cubain, Jean-Paul II prononça un discours dans lequel il faisait l’éloge des « buts » que « les autorités cubaines » auraient soi-disant atteints en matière de santé, éducation et culture. En réalité, il s’agit d’ une sinistre trilogie dont le régime s’est servi, pendant près d’un demi-siècle, pour corrompre les consciences de générations entières de cubains depuis leur plus tendre enfance, provoquant ainsi un génocide spirituel sans précédent dans l’histoire des Amériques.
    Cependant, Jean-Paul II, dans le même discours, a insisté jusqu’à affirmer qu’au moyen de cette trilogie les autorités de Cuba – c’est-à-dire les membres du régime castriste- placeraient «  des piliers de l’édifice de la paix » et stimuleraient « la croissance harmonieuse du corps et de l’esprit ». En affirmant cela, le Pontife a semblé ignorer qu’ au nom de cette trilogie, Fidel Castro, Che Guevara et leurs acolytes, ont provoqué la destruction et la mort « de corps et d’esprit », d’innombrables personnes dans de très nombreux pays d’ Amérique Latine, d’ Afrique et d’ Asie.
    L’éloge du communisme et des membres de la dictature castriste n’aurait pas pu être plus grand. Pour les cubains qui ont ressenti et continuent à ressentir dans leur chair l’œuvre destructrice de la révolution communiste dans leur Patrie, les considérations papales auxquelles je viens de faire référence, sont particulièrement douloureuses et sincèrement je ne vois pas comment les justifier.
    Ces considérations, qui vont plus loin que les simples formules de politesse diplomatique, placées dans une perspective historique, atteignent de plein fouet et même blessent la mémoire de ces jeunes martyrs cubains qui sont morts sous les balles des pelotons d’exécution en criant : « Vive le Christ Roi ! A bas le communisme ! « .
    Dans la même allocution, une des plus importantes de son long pontificat en ce qui concerne Cuba, la reconnaissance de JP II s’étendit même à un prétendu « esprit de solidarité » de l’internationalisme cubain, qui se manifesterait par l’envoi à d’autres peuples « de  personnels et de ressources matérielles » à l’occasion de « catastrophes naturelles, de conflits et de pauvreté ». En réalité, comme on vient de le rappeler, bien loin de refléter un esprit de « solidarité » chrétienne, l’internationalisme communiste a placé Cuba dans le triste (page 2) rôle d’exploiteur de conflits en Amérique Latine, Afrique et Asie, avec « du personnel et des ressources matérielles » utilisés non pas pour résoudre les conflits ou réduire la pauvreté, mais pour les exacerber, en suscitant des guérillas qui, à leur tour, contribuèrent à provoquer des catastrophes sanglantes pires que celles provoquées par la nature.
    En réalité, l’internationalisme cubain a contribué à enfoncer les nations dans la pire pauvreté matérielle et spirituelle, ce qui historiquement est diamétralement opposé au fait de les sortir de leur triste condition.
    Pour Cuba, le modèle « solidaire » internationaliste fut représenté par un de ses principaux personnages, le guérillero argentino -cubain Ernesto Che Guevara, qui affirma que la « haine » est un moteur capable de transformer un révolutionnaire en « une machine à tuer réelle, violente, sélective et froide ». Pour cette raison, l’allusion papale à ce supposé « esprit de solidarité » de l’internationalisme cubain ne peut produire que de la consternation (cf : A.Valladares, »Jean-Paul II, Cuba et un cas de conscience », Journal : Las Américas, Miami, 15 janvier 2005).
     
    Dans la même allocution, Sa Sainteté Jean-Paul II n’a pas cité Che Guevara. Il l’avait cependant fait en janvier 1998, en quelques paroles brèves et élogieuses et même louangeuses, dans l’avion qui le conduisait à Cuba. Au cours de la conversation informelle avec les journalistes, interrogé sur ce qu’il pensait du Che, le Pontife répondit textuellement : « Laissons-Lui, laissons Notre-Seigneur juger des mérites du Che. Je suis tout à fait convaincu qu’il voulait servir les pauvres » . (V.I.S « Les journalistes interrogent le Pape pendant le vol vers Cuba, Cité du Vatican- 21 janvier 1998).
     
    La source d’information, l’agence de presse du Saint-Siège elle-même, ne pouvait être plus officielle, et c’est pour cela que les paroles du Pontife causent tellement de chagrin. Comment un mauvais arbre pourrait-il produire de bons fruits comme par exemple le secours chrétien envers les plus pauvres et laissés-pour compte ? (cf : Matthieu,7.18). Guevara n’a-t-il pas été un fléau de Satan – selon l’expression de Pie XI en référence au communisme – pour Cuba et tant d’autres pays, en promouvant des révolutions sanglantes qui portèrent préjudice tout spécialement aux plus pauvres, précisément à ceux-là même que Guevara prétendait servir ? (cf : A.Valladares « Monseigneur Céspedes : Jean-Paul II et Che Guevara », journal : Las Américas, Miami, 26 juin 2008).
     
    Lamentable coïncidence, ces paroles élogieuses pour Che Guevara furent prononcées par JP II au moment précis où l’avion qui le conduisait à La Havane, survolait les côtes de la Floride, là où se concentre la majeure partie de cubains exilés qui se virent obligés à abandonner leur Patrie à cause des persécutions communistes.
    Cubains exilés qui ne purent s’empêcher de se remémorer qu’onze ans auparavant, lors de la visite de JP II à Miami, ils s’étaient sentis spirituellement abandonnés quand le Pontife ne rendit pas visite au si symbolique Ermitage de la Charité, ne reçut pas la délégation des représentants des exilés qui lui avait demandé audience et parut ne pas voir les dizaines de milliers de petits drapeaux cubains, agités par les cubains exilés qui étaient venus le saluer  aux cérémonies publiques, et qui espérèrent en vain une parole de consolation pour eux-mêmes, pour leurs familles et leur chère Patrie réduite à l’esclavage.
     
    Les orages, étincelles et éclairs qui interrompirent la plus courue et la plus importante de ces célébrations lors de la visite de JP II à Miami, contribuèrent à planter un décor tragiquement approprié au sentiment d’abandon que ressentirent ces dizaines de milliers de cubains exilés qui n’ont pas entendu une parole de consolation du Pontife face à la tragédie de leur Patrie bien-aimée et face à leurs propres tragédies personnelles et familiales.
     
    On pourrait faire beaucoup de commentaires sur la réception donnée en l’honneur du dictateur Castro à Rome, en 1996, et du voyage de JP II à Cuba, en 1998, et de fait il y eut beaucoup de commentaires, du point de vue des énormes dividendes publicitaires et diplomatiques obtenus par le régime de La Havane. C’est pourquoi j’opte pour mettre en relief ici, quelques aspects de ses importants discours qui n’ont pas -ou peu- été
     3 -commentés lors de ce voyage à Cuba. Je me base sur l’étude » Cuba communiste après la visite papale » éditée en 1998 par la Commission d’ Etudes pour la Liberté de Cuba » de Miami.
     
    A La Havane, lors de l’un de ses discours, après avoir lancé les prémices contestables d’un « dialogue fécond » entre croyants et non croyants, c’est-à-dire : les communistes cubains, JP II lança un appel à trouver une « synthèse » culturelle par le fait que les deux  parties auraient « un but commun », celui de « servir l’homme ».
    Avec toute la révérence et le respect dus au Saint-Père, on ne comprend pas comment il est possible de faire une « synthèse » entre des éléments totalement antagoniques et incompatibles comme le sont les principes de la foi catholique et ceux de la contre-culture marxiste. Comment une « synthèse » serait-elle possible entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres, entre Jésus Christ d’un côté et Karl Marx, Che Guevara et Fidel Castro de l’autre ?
    Il n’est pas possible non plus de comprendre l’affirmation de JP II selon laquelle l’Eglise et les « institutions culturelles » du système communiste cubain peuvent avoir un « but commun » au service du progrès spirituel des cubains, comme si la « finalité » du régime n’avait pas été d’employer tous ses efforts, de manière méthodique, durant quarante ans, à détruire « l’âme chrétienne » ; c’est-à-dire une « finalité » qui non seulement n’est pas commune, mais qui est  aussi  diamétralement opposée.
     
    Un autre aspect du Pontificat de JP II qui provoqua  perplexité et inquiétude chez d’innombrables cubains, a été la série de demandes de pardon pour les actes que le Pontife considéra comme péchés passés et présents des fils de l’Eglise, parmi lesquels il ne fut cependant pas possible de trouver la moindre référence à la connivence idéologique et à la complicité stratégique de tant d’ecclésiastiques avec le communisme de Cuba, et aussi dans d’autres pays, par action ou par omission, durant des décades entières. (cf : A.Valladares, « La demande de pardon qui n’eut pas lieu : celle de la collaboration ecclésiastique avec le communisme », Journal : Les Amériques, Miami, 22 mars 2000).
    En ce sens, JP II appuya, durant son long Pontificat, les évêques collaborationnistes cubains, tout spécialement à l’occasion de la Rencontre Ecclésiastique Nationale Cubaine, en 1986. dans un message transmis par le cardinal Pironio, JP II manifesta sa « reconnaissance méritée » pour le long document de travail, dans lequel était envisagée comme but une inédite et osée « synthèse vitale » catholico-communiste, réaffirmée dans le document final ; et il nomma cardinal l’archevêque de La Havane, Mgr Jaime Ortega y Alamino, un des plus grands artisans du processus de rapprochement catholico-communiste à Cuba.
     
    Dans ce récit des exemples d’encouragement de JP II au communisme cubain, directement ou indirectement, en paroles, actes ou omissions, je veux mentionner, finalement, dans l’ordre chronologique, trois révérencieuses lettres filiales envoyées à JP II par des exilés cubains, toutes trois signées par des dizaines de personnalités représentatives  de l’exil cubain et qui restèrent lamentablement  sans réponse.
    En 1987, à Miami, lors de la visite de JP II dans cette ville : » Saint Père, libérez Cuba ! » ( Journal : Las Américas, Miami, 24 août 1987). En 1995, à Rome : » Les cubains exilés en appellent à JP II : Votre Sainteté, protégez-nous des agissements du Cardinal Ortega ! » ( Journal : Las Américas, Miami, 24 octobre 1998). Et en 1999, à Rome également : « Saint Père, sauvez de l’oubli les martyrs cubains, victimes du communisme ! » ( Journal : Las Américas, Miami, 21 septembre 1999).
     
    Je suis sûr qu »à l’occasion du procès en béatification de JP II, des personnalités catholiques manifestèrent publiquement leur perplexité pour des paroles, actes et oublis de JP II dans le domaine religieux. Mais je ne suis pas sûr qu’au cours de cette procédure, on se soit  publiquement interrogé sur la pensée de ce Pontife par rapport au communisme cubain, pensée qui semble même aller plus loin que le domaine diplomatique et entrer dans le domaine idéologique. D’ où la nécessité morale d’exposer, de la manière la plus respectueuse et filiale possible, les présentes réflexions.
     4 -En ce sens, sincèrement je ne vois pas comment les catholiques cubains ( à l’intérieur et à l’extérieur de l’île), qui sont d’accord avec les thèses de mes articles, mais tout spécialement avec les brillants commentaires et analyses d’autres compatriotes qui se trouvent sur la même longueur d’ondes que moi, puissent voir en JP II un exemple à suivre et à imiter, en raison de la façon dont il a traité le problème  du communisme dans notre Patrie, comme je l’ai montré dans les paragraphes antérieurs.
     
    Je sais que dans les procès en béatification, les théologiens scrutent les écrits des candidats à la béatification. Il est possible que ces théologiens aient analysé les textes de JP II que je viens de citer et de commenter avec respect filial. S’ils l’ont fait, que Dieu fasse que les catholiques cubains puissent prendre connaissance de leurs doctes explications. Sinon, le cas de conscience ne fera qu’augmenter car : comment comprendre alors  qu’un Pontife qui a tant fait pour le communisme cubain, soit proclamé Bienheureux de l’Eglise ? Je demande et même je supplie que les paroles et les actes si délicats cités ci-dessus de Sa Sainteté Jean-Paul II soit dûment expliqués et éclaircis. Sinon, la béatification de JP II, annoncée pour le 1er mai prochain, pourrait être marquée de manière indélébile par la perplexité, la contradiction et la confusion.
     
    En tant que fidèle catholique cubain, je crois avoir non seulement le droit mais l’obligation morale de faire connaître ces considérations. Je l’ai déjà dit et je le répète dans cette conjoncture dramatique. J’ai une dette envers ces jeunes martyrs catholiques qui sont morts dans la sinistre prison de La Cabana en criant « Vive le Christ Roi ! A bas le communisme ! » ; envers  mes amis assassinés en prison ; envers la lutte pour la liberté de ma Patrie ; envers l’ Histoire ; et par-dessus tout envers Dieu et la Vierge de la Charité, Patronne de Cuba. L’analyse de la vie et de la mort de n’importe quel être humain, aussi extraordinaire qu’elle ait pu être ne devrait pas gommer, changer, altérer ou ignorer les conséquences des actes qu’il a posés.