Dans un article plutôt positif, La Vie vient de rendre compte de la réunion de Versailles samedi
dernier. Organisé à l’initiative de ReuniCatho, cette réunion marque selon l’hebdomadaire un
changement d’orientation.
« Certes, écrit Jean Mercier, ils ont revendiqué pendant des années le vocable de chrétiens traditionnels. Mais le surnom de “tradis”, qui leur
colle à la peau, ils n’en veulent plus vraiment. Ils aimeraient qu’on les désigne simplement comme des « catholiques », voire comme des « néo-tradis » pour signifier l’existence d’une nouvelle
génération d’amoureux du rite extraordinaire de la messe (dit de Saint Pie V). » Désormais, l’heure est au dialogue note le journaliste qui qualifie la nouvelle génération de
traditionalistes de « neo-tradis ».
« Entrisme ? Opportunisme ? » s’interroge-t-il ? « Cette nouvelle posture semble sincèrement vécue par les intéressés comme une
façon “de ne plus apparaître comme des monstres”, selon le mot d’un des intervenants, Patrick Jozeau, “mais comme des catholiques de base « souriants, gais, ouverts. Dans un diocèse,
“Tout évêque doit nous trouver présents et dévoués à tous les niveaux”, commente un autre. Ils se désolidarisent de fait de la stratégie agressive de revendication utilisée par l’association
La Paix Liturgique, qui elle, joue encore, contre l’épiscopat, la carte victimaire et de la marginalisation. ».
L’objectif note encore Jean Mercier est d’être « moderne et tridentin ». « Tel est le leitmotiv des “néo-tradis” qui veulent montrer
qu’on peut être attaché à la forme extraordinaire sans pour autant évoquer les pires clichés du conservatisme. Ainsi l’abbé Fabrice Loiseau a mis en garde contre les cantiques du XIXe qui
“veillissent mal”, et contre le look “amish” de certaines communautés – faisant référence aux communautés mennonites américaines qui s’habillent encore comme au XVIIe siècle. Interrogé par La
Vie, Fabien Leroux se défend aussi des clichés : “On peut être dans le vent et aimer le rite extraordinaire. Les mantilles (habituellement portées par les femmes à la messe d’antan) sont plutôt
ridicules” ».
Ce changement de style est aussi avancé en ce qui concerne les inclinations politiques. Lors du colloque de Versailles, plusieurs paroles ont fait écho au vif désir
que l’opinion publique catholique ne puisse plus faire l’amalgame entre les traditionalistes et l’extrême-droite. Une révolution culturelle est-elle en marche ? »