Jeanne Smits

Etude : plus la loi d’avortement est libérale, plus il y a d’avortements

Commentaire (1)
  1. Olivier Bault dit :

    Il est clair qu’en Pologne, où je réside depuis 18 ans, la loi anti-avortement adoptée dans les années 90 a beaucoup fait évoluer les mentalités. Quand ma belle-mère polonaise était enceinte de ma femme en 1970, elle s’est entendu dire par son gynécologue : “alors, on garde le bébé ou on avorte” ? Aujourd’hui ce serait impensable, l’avortement n’est chose acceptable pour la très grosse majorité des Polonais(e)s. Une initiative populaire récente qui visait à restreindre encore plus la loi actuelle pour n’autoriser l’avortement que lorsque la vie de la mère est en danger (aujourd’hui l’avortement est aussi possible si l’enfant a été conçu par viol ou s’il est atteint d’une maladie grave ou incurable – une notion qui ouvre la porte à pas mal d’abus puisqu’en Pologne aussi on voit se développer l’eugénisme anti-chrosomiques 21, même si c’est à une moindre échelle qu’en France) a recueilli un million de signatures !!! Ce projet de loi a été rejeté par la Diète (chambre basse du Parlement) mais Les partis en faveur d’une libéralisation de la loi actuelle ne font jamais plus de 10-15 % aux élections. Bien entendu, il y a des avortements illégaux, mais ça on ne sait pas combien. Cependant, ce n’est sûrement pas les quelque 200 000 avancés récemment par un association pro-avortement polonaise qui a reconnu qu’elle ne fondait ses estimations sur aucune donnée concrète (quand on pouvait avorter pour raisons socio-économiques, il n’y avait “que” 50 à 60000 avortements par an au début des années 90, donc le chiffre avancé n’est vraiment pas plausible), mais ce qui est sûr c’est que les peines qu’encourent les personnes impliquées dans un avortement illégal, y compris le personnel médical, sont bien trop faibles et aussi que, la Pologne n’étant pas un État très riche, les aides aux mères/parents en difficulté sont trop faibles. Certaines congrégations catholiques se spécialisent dans l’aide aux femmes qui ont des grossesses non désirées mais elles disposent de moyens limités.
    Pour la petite histoire, les deux régimes qui ont légalisé l’avortement dans l’histoire de la Pologne sont l’occupant nazi (les Allemandes n’avaient bien entendu pas le droit d’avorter, seules les Polonaises et les Juives le pouvaient) et le régime communiste.
    Bon et puis aujourd’hui avec les échographies en 3D, tout le monde sait bien ici qu’à 12 ou 14 semaines le fœtus est bien un petit être humain et que l’avortement est un infanticide. Si les Français ne le savent pas encore, c’est peut-être que la société française ressemble déjà un peu à celle imaginée par Orwell dans “1984”.
    Olivier Bault, Varsovie