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Mgr Ginoux dénonce la conception rousseauiste de la conscience

Commentaires (8)
  1. santiago64 dit :

    Enfin une voix d’évêque met l’accent sur la malignité de l’opinion dominante sur la toute puissance – sans limite – de la conscience. C’est le fondement du monde et de ses dérives et cela découle de l’absurde doctrine de Rousseau. J’avais déjà, à l’occasion d’une mise au point de Benoît XVI, rappelé la toxicité morale et intellectuelle de l’erreur moderne sur la conscience:
    https://drive.google.com/file/d/0B75XR2SDugFyRnBFck5lbVVwQTg/view?usp=sharing
    On oublie TOUJOURS de rappeler que la conscience n’exerce correctement son opération de guide et juge des actes et des idées qu’ÉCLAIRÉE par la vérité et les Commandements. Sans cette nécessaire limitation, la liberté de conscience est effectivement “un délire” comme l’ écrit Grégoire XVI dans l’encyclique Mirari Vos.

    1. Denis Merlin dit :

      Très intéressant votre commentaire et l’éclairage de Benoît XVI sur cette question. À mon avis cependant Dignitatis humanæ traite surtout des droits de la conscience. La conscience morale, même erronée, est infaillible. (exemple si je crois que donner du lait à mon chat est un péché mortel, cela devient un péché mortel, même si ce jugement est objectivement erroné. Pour donner un exemple plus vraisemblable: si je crois que manger du porc est un péché mortel. Cependant si je crois qu’en tuant mon prochain, je rends gloire à Dieu, cela ne peut pas m’innocenter car une loi est inscrite dans le cœur de tout homme “ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent.” Il en est de même de l’avortement. Il en est de même de la liberté religieuse qui s’impose à tous, même aux lefebvristes qui en usent et veulent interdire aux autres d’en user. Donc la liberté de conscience devant Dieu est absolue (en ce sens que nul n’est juge de la conscience d’un autre). Mais de Dieu on ne se moque pas (saint Paul), nous avertit l’Église sans juger notre conscience. Cela reste en définitive de la responsabilité de chacun car seul Dieu sonde les reins et les cœurs. L’Église toutefois éduquera notre conscience sans pouvoir la juger. Notre-Seigneur nous a interdit de juger les consciences. (Mathieu 7,1)

      Au point de vue juridique je ne peux imposer ma conscience erronée que dans la mesure de l’ordre public, lui-même dicté par la raison universelle de l’homme. Les règles juridiques s’imposeront universellement en raison de la capacité universelle de l’homme à chercher et à trouver la vérité notamment dans le domaine moral: ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent (d’où les sanctions pénales).

      Il importe donc de bien distinguer le plan individuel, spirituel, du plan psychologique, du plan moral, du plan simplement social, du plan social appréhendé par le droit autrement dit le plan juridique.

  2. Denis Merlin dit :

    Saint Jean-Paul II a donné une définition de la conscience. Sauf erreur de ma part selon saint Jean-Paul II, la conscience est un jugement.

    Dans “Véritatis splendor” Jean-Paul II donne une définition de la conscience :

    « la conscience (…) c’est-à-dire (…) un acte de l’intelligence de la personne, qui a pour rôle d’appliquer la connaissance universelle du bien dans une situation déterminée et d’exprimer ainsi un jugement sur la juste conduite à choisir ici et maintenant ; »

    La conscience n’est donc pas arbitraire au plan individuel. Elle est d’autre part soumise à l’ordre public, selon le même saint Jean-Paul II dans ses expressions publiques.

    « Les avocats et les membres des professions judiciaires ont ainsi la redoutable responsabilité de trouver les moyens de concilier les manifestations individuelles ou collectives des convictions qui s’enracinent au plus profond de la conscience avec les nécessités de l’ordre public, sans pour autant les réduire à de simples opinions, ce qui n’irait pas sans grand dommage pour la société et sans atteinte au droit des personnes. »

    Discours du même au congrès des avocats 23 mars 1991.

    La liberté de conscience est donc un élément de l’ordre public. En même temps le même ordre public limite l’expression de la conscience. L’ordre public s’impose à la conscience qu’il est chargé de former.

    Donc, Rousseau se trompait lorsqu’il faisait de la conscience une sorte d’instinct indépendant de l’intelligence. Rousseau fourrier de Marx et de Darwin affectait de considérer l’homme comme une bête comme une autre. La conscience au contraire est un “acte de l’intelligence”, un jugement moral non arbitraire mais rendu selon des principes moraux dont les grands principes sont inscrits par Dieu dans le cœur de tout homme.

  3. Jean dit :

    on ne peut pas être ”solidaires” dans le mal. il ne faudra pas confondre la ”conscience morale” (raison droite) et la ”conscience psychologique” (ma façon de voir, ma volonté, ma liberté). Nous pensons que c’est Rousseau qui dit ”vrai”, il est dans la ”raison droite”: le bien c’est le bien; le mal c’est le mal: il n’y a pas de commune mesure; la Foi n’y est pour rien, car elle est un don de Dieu, et ”tout ce que Dieu créa est Bon”. En effet, face aux actes immoraux que commettent certains prêtres et évêques, il ne faudra pas trop attendre que la polémique prenne de l’ampleur pour enfin demander ”pardon”; il faudra tout de suite poser des actes évangéliques pour plus de crédibilité: 1. demander tout de suite pardon aux victimes et à leurs proches; 2. déclarer publiquement que les prêtres et évêques coupables ont été réduits à l’état laïque; 3. Convoquer les victimes et causer avec elles pour les indemniser si elles le veulent. Ainsi, on mettra fin à la polémique! On ne comprend pas pourquoi les évêques n’ont pas dit tout de suite au Cardinal Barbarin de demander pardon: pourquoi a-t-il longtemps attendu pour demander pardon??? On ne comprend rien! Il ne faudra pas se justifier car il y a la différence entre la droit et la morale. Les évêques devraient rester dans la morale et laisser le droit aux tribunaux pour s’occuper des coupables car ils sont déjà laïcisés, et l’Eglise est quitte: défendons d’abord l’Institution mise à mal…

    1. Denis Merlin dit :

      Cher Jean,

      On ne voit pas pourquoi l’imprescriptibilité s’attacherait spécialement aux actes de pédophilie.

      La prescription est un élément des droits de la défense et à ce titre elle est sacrée. La déperdition des preuves, et d’autres éléments sont des éléments qui militent en faveur de la prescription.

      On va juger un homme de soixante-quinze ans pour des faits datant de 35 ans dont furent victimes des hommes de quarante-cinq ans lorsqu’ils avaient dix ans. Il y a des limites dont celle de l’inaction de la victime de 18 ans à 45 ans soient 27 ans. Inaction peut-être innocente mais la justice des hommes ne peut tout et surtout elle ne doit pas risquer de condamner un innocent.

      Je le dis d’autant plus facilement que victime d’au moins trois accidents avec séquelles, dont je n’étais en rien responsable, les fait sont prescrits. Même si je le regrette, c’est comme cela. Ajoutons d’ailleurs que je n’aurais peut-être par gain de cause car les magistrats ne m’aiment pas.

      Voici l’opinion que le Pr. Julie Klein a émise au sujet de la prescription:

      « La prescription, si elle peut paraître injuste aux parties civiles qui s’y heurtent, est une institution essentielle au système juridique français. Non seulement elle garantit un droit à l’oubli et à la sécurité juridique, mais elle limite également les risques d’erreur judiciaire, en interdisant que le procès prenne place à une époque où la fiabilité des preuves ne serait plus assurée. En ce sens, elle est peut-être d’abord et avant tout une garantie de l’effectivité des droits de la défense. »

      À mon avis s’agissant de droit de la défense, il s’agit une institution nécessaire et universelle.

      J’ajoute que l’action pénale repose sur deux éléments la vindicatio qui est inséparable de la miséricorde. La vindicatio (selon Pr. Mauro Ronco, la vindicatio, terme latin est un des deux éléments principaux de la justice pénale selon les classique pré-kantien) fait infliger des peines (des souffrances) au coupable, elle est inséparable de la miséricorde dont la prescription me semble être une conséquence. À la morsure de la conscience durant de nombreuses années ou au moins à l’angoisse d’être poursuivi, au bout d’un certain temps en raison de la miséricorde, l’autorité doit passer l’éponge. Les parties civiles se consoleront dans la considération que, devant Dieu, sauf repentir, il n’y a pas de prescription… car tous les temps sont présents devant Lui. Ils doivent aussi considérer qu’ils bénéficient, eux aussi, de la miséricorde divine.

      Ne parlons pas du fait que personne n’est obligé de se punir.

      D’autre part, il faut raison garder. La présomption d’innocence s’applique à tous. C’est un droit universel de l’homme. Calmons-nous donc, même si les faits de pédophilie, en plus pas une personne de confiance, sont abominables et méritent une rude sanction pénale.

      En ce jour de Vendredi Saint, méditons cela.

  4. Renaud42 dit :

    “Or, la conscience ne vient pas du ressenti mais elle est l’union de la volonté, de l’intelligence et de la foi”.
    C’est trop vague.
    Les 130 salopards du manifeste pour la PMA pourrait tout à fait revendiquer cette formulation avec leur foi en l’homme et surtout en eux-mêmes.
    De même la foi islamiste n’est-elle pas une foi réelle? Et elle permet le meurtre aveugle.
    Qu’est-ce qui décide qu’une foi est valide?
    Le discernement du bien et du mal ne peut faire l’économie de la tradition qui est l’accumulation d’un savoir sur la sagesse recueilli au sein d’une Eglise.
    La notion quasi religieuse de progrès s’oppose au respect de la sagesse de la tradition et c’est de cette maladie du progrès dont souffre notre civilisation.

    1. Denis Merlin dit :

      Les “130 salopards” comme vous dites n’ont pas dû suivre leurs consciences car on ne peut, de bonne foi, admettre la vente ou même la cession à titres gratuits d’êtres humains. On peut donc discuter avec eux pour éclairer leurs consciences au moyen d’arguments rationnels. Leurs consciences n’en restent pas moins inviolables car aucun humain ne peut juger une conscience.

      En revanche, l’État peut et doit juger que cette opinion bafoue l’ordre public. Si nous étions dans un État de droit ces individus seraient punis pour avoir incité le public à céder des droits sur des êtres humains. Sans juger leurs consciences que Dieu seul juge l’ordre public universel doit être le critère commun à l’humanité.

      « Qu’est-ce qui décide qu’une foi est valide? » Personne, justement c’est pour cela que Dieu a pourvu l’homme de la liberté religieuse. En revanche si vous avez la foi catholique, elle, parfaitement compatible avec l’ordre public, vous savez que c’est le pape qui est l’oracle des vérités de foi divine et catholique.

  5. Jean dit :

    Face à l’immoralité ambiante au sein du clergé, il faudra éviter les propos tels que: “la prescription des faits; les victimes étaient majeures; attendons la suite que donnera la justice…”; Bref, il ne faudra même pas se justifier, car du point de vue de la morale évangélique, les faits ne peuvent nullement être prescrits dans la mesure où le Christ nous attend au tournant. Ils sont prescrits du point de vue du droit et de la justice humaine. Aux yeux de Dieu il n’y a pas d’âge pour rendre compte de nos actes: “un jour c’est comme mil an; et mil an c’est comme un jour”. Par conséquent, un prêtre de 75 ans peut bien rendre compte de ses actes devant les hommes…