Divers Jeanne smits

“4 mois, 3 semaines et 2 jours”

Commentaire (1)
  1. Anonymous dit :

    Je préfère votre commentaire sur Radio Courtoisie. Celui-là est différent et timoré. Question de public, peut-être. Il paraît que le réalisateur s’est souvenu d’une expérience dont il a été le témoin. Mais ce film dépeint – marché noir en moins – la situation qui prévalait en France avant la loi. J’ai vécu deux expériences – l’une comme étudiant en médecine à Saint Antoine, l’autre comme médecin généraliste à Bobigny – qui m’ont marqué pour toujours. La première jeune femme est morte en me tenant la main – 26 ans, très jolie, dans un box hospitalier, le bas ventre ouvert et nécrosé – la seconde, aspirée par la méthode Kerman par un imbécile du MLAC, est s’effondrée dans mon cabinet, en pleine septicémie et collapsus : on a dû lui faire une hystérectomie à 22 ans. Les bourgeoises de l’époque allaient à Londres ou dans des cliniques chères : mais ce n’était pas plus gai. En revanche, sachez que c’était une véritable manne – et non déclarée ! – pour les chirurgiens à l’époque, et je suis certain de quelques arrières pensées lucratives dans leur opposition à la loi Veil. ne serait-ce qu’en souvenir de ces deux jeunes femmes, la loi est utile. Je me souviens aussi d’un troisième cas, qui s’était relativement bien passé : la petite avait douze ans, le père était un ami de la famille, sa mère, une maraîchère de Bobigny, me l’avait amenée pour troubles des glandes et gros ventre. Elle a subi une interruption de grossesse à la Clinique de la Ferme (alors que c’était encore interdit) en lisant Mickey. Si vous êtes médecin, vous comprendrez mon sentiment. Sinon, vous n’avez qu’une perception livresque des choses.