Communication OV

Une synthèse sur les faillites de la “communication vaticane”

Commentaires (4)
  1. Christian dit :

    Merci pour ces précisions. Il s’agit donc d’un problème d’éthique professionnelle (l’embargo non respecté), de ses circonstances (consistoire, mais plus grave, approche de la soirée pour la vie naissante), de son aggravation (commentaires autorisés de la salle de presse du Saint-Siège avant la parution du livre, mais cette fois avec l’autorisation du Pape).

    Une question demeure : pourquoi ? Vous indiquez une piste de réponse en faisant la courte liste des responsables de la communication du Saint-Siège, parmi lesquels vous indiquez en passant la Secrétairerie d’Etat. C’est dire que ce ne sont pas des naïfs ni des amateurs. Voilà qui enrichit ma question : pourquoi ? Vous n’êtes pas sans connaître les liens personnels et professionnels dans ce petit monde, et par conséquent les passerelles existant entre la Secrétairerie d’Etat, la salle de presse du Saint-Siège, et l’Osservatore Romano. Alors je repose ma question : pourquoi ?
    Autrement dit, ma question est la suivante : qu’est-ce qui a provoqué une telle prise de risques à un aussi haut niveau dans un cadre aussi voyant de dysfonctionnements professionnels ?
    J’émets maintenant deux hypothèses :
    1.L’incompétence (de l’Osservatore Romano) : alimentée par des publications disons très « libres » et éventuellement maladroites, ainsi que par des erreurs factuelles (traductions par exemple). Dans ce cas, il s’agit d’être « sexy » pour faire moderne. Une sorte de « rock’n roll attitude » quelque peu irresponsable et adolescente, et alimentée par un manque de supervision.

    2.La transgression volontaire : qui peut très bien cohabiter avec la première hypothèse, et même se couvrir par la première hypothèse, mais s’en distingue par la gravité du motif. Autrement dit, c’est le choix délibéré d’un comportement journalistique déviant, qui par ailleurs a quelques antécédents en matière mineure, pour faire porter l’événement sur ce comportement lui-même, et non pas sur le fond, à savoir le positionnement privé du Pape et le contenu de ses propos. Il s’agirait au fond d’une tactique de brouillage émotionnel des pistes au service d’une certaine « épikeia » appliquée à des règles positives intégralement inapplicables en ce cas, à cause d’une double gravité à éviter et à régler, à savoir : le positionnement privé du Pape en public, et le doute réel que ses propos alimentent en matière de morale fondamentale, en relation avec les évêques, le peuple chrétien, la société mondialisée et médiatisée, et les acteurs gouvernementaux de la santé. Si c’est cela, il s’agit à la fois d’une organisation et d’une décision grave et concertée, probablement depuis la Secrétairerie d’Etat. On remarquera le silence assourdissant du Cardinal Bertone et de Mgr Filoni alors que d’autres éminents dignitaires de l’Eglise se sont publiquement prononcés.
    Quoiqu’il en soit – et l’histoire jugera – il ne faut pas perdre de vue ce qui est à l’origine de tout et sans lequel rien ne serait arrivé : le positionnement du Pape comme théologien privé et les propos qu’il a tenus, propos qui auraient eu le même retentissement s’il y avait eu respect de l’embargo journalistique. C’est pourquoi je récuse cet argument, qui est trop « en miroir » avec le positionnement des organes de communication du Saint-Siège : à savoir qu’il faut à tout prix sauver le « soldat Ratzinger » maintenant que le mal est fait, et que, pour ce faire, il faut tirer sur ces journalistes maladroits du Vatican. Or, ceux-ci n’ont peut-être fait que mettre en œuvre une tactique désespérée pour sauver ce qui pouvait l’être de la fonction papale, de la fonction papale d’enseignement.
    Quoi qu’il en soit,tout cela est grave et douloureux au regard de l’attachement catholique qui est dû à la fonction et à la personne du Pape. Mais puisque le Pape est entré lui-même – mais pourquoi, et pourquoi lui ??? – dans un processus critique finalement dévastateur au regard de sa fonction et de son message (et qu’il nous a comme invités à entrer dans ce processus), il est légitime de souhaiter respectueusement de sa part une prise de décision adaptée visant à remettre de l’ordre dans son fonctionnement, dans son message, et dans l’organisation de ses collaborateurs. Une brèche a été ouverte, et le mal est fait ; dès lors, on ne fera pas l’économie de cette reconstruction pour s’éviter un champ de ruines. Voilà qui nous mène certes plus loin que la résolution d’un problème de communication et de déontologie qui, certes, n’est pas à négliger. Voilà qui n’empêche pas, bien au contraire, de rester à sa place dans l’Eglise, de faire son devoir, et de prier sans relâche pour ce Pape.

  2. de la Croix Guy dit :

    Excellent commentaire de ce “Christian” qui reflète entièrement ce que je pense depuis longtemps de Osservatore Romano et du jésuite Lombrtdi qui y distille depuis longtemps un virus d’information assez à gauche…et éminament progressiste.
    S’il est indéniable que notre Bon Pape a fait un petit pas de clair mais lourd de conséquences médiatiques… il est indispensable de protéger la doctrine de la Ste Eglise ; ce que le cardinal Burke s’est empressé de faire avec autorité…

  3. Jean-Claude Chevalier dit :

    ah il est certain qu’il faut prier pour ce pape… je trouve très intéressantes vos informations sur le fonctionnement du service de presse OR qui a été moche… Peut-être que les compagnies productrices de caoutchouc seraient intéressées à y placer une annonce…

  4. Yves dit :

    “il est indispensable de protéger la doctrine de la Ste Eglise ; ce que le cardinal Burke s’est empressé de faire avec autorité…”

    Est-ce que je lis bien? Le nouveau cardinal protége la doctrine de l’Eglise contre l’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, actuel pape qui vient de lui donner son chapeau rouge?

    Le respect de l’autorité pontificale dans les milieux traditionnalistes n’est plus ce qu’il était…