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Crise économique et crise morale

Commentaires (2)
  1. Denis Ramelet dit :

    M. Gotti Tedeschi écrit : “bien avant les protestants, ce sont les catholiques, les franciscains, les dominicains, les jésuites qui ont créé l’économie moderne (…) en légitimant le prêt à intérêt”.

    Il y dans ces quelques lignes un certain nombre d’approximations, voire affirmations erronées.

    S’il est vrai que certains jésuites (p. ex. Lessius) ont légitimé le prêt à intérêt, ce n’est en tout cas pas “bien avant les protestants”, la Compagnie de Jésus ayant été créée après (et en réaction à) la Réforme.

    Cette petite confusion mise à part, s’il est vrai qu’on peut trouver, à la fin du Moyen Age, des réflexions s’orientant vers la légitimation du prêt à intérêt chez certains Franciscains (Pierre de Jean Olivi, Bernardin de Sienne) voire chez certains dominicains (Antonin de Florence), c’est la franche légitimation du prêt à intérêt par Calvin en 1545 (lettre à Claude de Sachin) qui va entraîner sa légalisation dans toute l’Europe, d’abord dans les pays passés à la Réforme (Angleterre, Pays-Bas) puis (au plus tard à la Révolution, comme en France) dans les pays restés catholiques.

    L’affirmation la plus contestable de M. Gotti Tedeschi est celle selon laquelle ce sont “les” catholiques (et pas seulement des catholiques) qui ont légitimé le prêt à intérêt. En effet, le magistère de l’Eglise n’a cessé de condamner le prêt à intérêt, depuis le Concile de Nicée jusqu’à l’encyclique “Vix pervenit” du pape Benoît XIV en 1745 (la dernière prise de position doctrinale du magistère sur cette matière).

    Plus de détails, en particulier sur les motifs de la condamnation du prêt à intérêt par le magistère, dans un article que j’ai rédigé dans le cadre de mon doctorat sur cette question :

    http://www.salve-regina.com/Chretiente/Le_pret_a_interet_Ramelet.htm

  2. Jean-Claude Chevalier dit :

    très intéressant cet article de M. Ramelet. Ici au Canada, nous étudions depuis longtemps la proposition du Crédit Social qui en fait revient à la création de l’argent sans intérêt et parfois libre de dettes, incluant la distribution d’un dividende social à chaque citoyen. L’argent-dette des banquiers a fait plus de tort (et celà continue) à l’économie mondiale que toutes les guerres.