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Un historien de l’école de Bologne s’engage dans le débat sur l’herméneutique de la continuité

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Commentaires (10)
  1. Ferrand Jean dit :

    Le pluralisme liturgique (et concomitamment les autres pluralismes) voilà ce que je n’arrête pas de réclamer, si j’ai le droit de réclamer quelque chose ! On va inévitablement vers un pluralisme généralisé, surtout avec le processus oecuménique engagé, et en bonne voie d’aboutir si je me fie aux derniers échanges publiés entre le Vatican et le Phanar. Le rite Paul VI, le rite tridentin, le rite anglican,les rites orientaux,les rites africains qui, de fait, se sont créés en Afrique avec l’assentiment du Saint-Siège, voila, n’est-ce-pas, beaucoup de rites et beaucoup de pluralité.

    Nonobstant la pluralité théologique, spirituelle et mystique, exégétique même, qui ne manquera pas de suivre comme un corollaire. Ca vous effraie ?

    Qui a dit que l’Eglise était une, mais non pas uniforme ?

  2. Maurice dit :

    J’ai également pu lire des critiques fortes à l’encontre de la “Prière eucharistique II”, basées (si je me souviens bien) sur l’hypothèse selon laquelle l’anaphore d’Hyppolite serait apocryphe ! Je ne sais plus du tout où j’ai lu cela mais ce serait peut-être dans “Une Histoire de la Messe” écrite par un moine de Fontgombault.

    Il serait intéressant de creuser le sujet et d’y consacrer un post, car si la PE II est apocryphe, ça en fout un coup aux tenants de l’archéologisme liturgique et prouve que les réformes postconciliaires ont bien suivi une herméneutique de la rupture.

  3. Ferrand Jean dit :

    Réponse à Maurice. Sans être du tout un spécialiste de la liturgie (appel discret du pied à plus instruit que moi), je pense que vous vous trompez : c’est l’inverse.

    La prière eucharistique N° II a été rédigée selon l’hypothèse que l’anaphore d’Hippolyte était authentique, mais des chercheurs récents auraient remis en cause cette authenticité. Ce doute aurait rejailli sur l’opportunité de cette deuxième prière.

    Voici ce que je relève sur un site spécialisé :

    « La prière eucharistique numéro 2 : C’est une adaptation récente de la plus ancienne prière eucharistique connue : celle de saint Hippolyte de Rome (vers 215). C’est aussi la plus utilisée, peut-être parce que c’est aussi la plus brève ! « Toi qui es vraiment saint, Toi qui es la source de toute sainteté… »

    Pour moi, je dois vous l’avouer, cette ambiguïté ne me gêne absolument pas. La première N° II garde sa beauté, même inauthentique. La liturgie n’est pas un musée. C’est une création vivante.

    Elle est authentique au moins depuis Vatican II !

  4. Ferrand Jean dit :

    Les partisans de l’immobilisme liturgique devrait refuser le Pater Noster dans la messe.

    Il a été introduit dans la liturgie au VIe siècle, début VIIe, par le pape Grégoire le Grand.

    Qu’est-ce que c’est que ce pape Grégoire le Grand, je vous le demande. Un révolutionnaire et un moderniste. Il a introduit une rupture profonde dans la liturgie. Il faut réagir.

  5. José Vidal Floriach dit :

    Ferrand, Saint Gregoire le Grand, il est non seulement un Papa et Docteur, mais il est aussi un Saint Père de l, Eglise. Tout ce qu, il a fait et dit, etablit la Tradition a cause de la antiquitas, sanctitas vitae, doctrina orthodoxa et unanimis consensio. Cela n, on peut dir, par exemple, de Paul VI ou JPII.
    Le Cardinal Ranjith a dit que ignorer le deuxièeme millenaire pour mettre sur place le premier, est bleser la Tradition de l, Eglise. Et je ne dout pas de la beautéde la P II d, un posible Psudo Hypolithe, mais a son ambiguitée il faut ajouter le domage de mauveses traductions.

  6. Jean Lemaire dit :

    Jean, la question la plus importante n’est pas de savoir si l’anaphore d’Hippolyte est bien d’Hippolyte ou pas (ce sont les liturgistes de saint Anselme eux-mêmes qui le pensent de plus en plus) mais si elle a sa place dans la messe romaine. Elle était peut-être une anti-anaphore, composée par cet anti-pape contre le canon romain. Là encore, ce sont des hypothèses mais on ne joue pas aux hypothèses avec la messe comme un savant expérimente la synthèse d’une nouvelle molécule. La messe n’est pas un musée mais elle n’est pas non plus un laboratoire. Dans ce cas, mieux valait laisser aux savants professeur le soin de disserter dans des colloque sur ce document sur lequel planent tant d’incertitudes, et s’abstenir de l’introdure dans les livres liturgiques.

  7. Benoît dit :

    Je vais vous donner mon avis sur le missel actuel. Il comporte un grand nombre de prières eucharistiques, de préfaces, d’oraisons. Tant mieux. Les paroissiens comme les célébrants y trouveront des richesses adaptées à tous les ages et toutes les circonstances.
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    Cette variété me semble bonne. Nous avons 4 évangiles. Chacune avec une sensibilité, un axe, un ton, un rythmes, des détails différents.
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    Pour qu’un enfant grandisse et s’épanouisse on le nourrit avec une diversité de plats et d’aliments. Ce n’est qu’ainsi qu’il deviendra gastronome.
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    La vraie rupture est quand le prêtre prend systématiquement le PE 2 et chosit l’une des 3 premières prèfaces. Lui permettant de dire une messe basse de façon quasi-automatique en 25-30 minutes.
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    J’ai vu par contre célébrer la messe avec une dévotion non feinte, un amour de la liturgie, en ayant conscience de célébrer le mystère pascal du Christ avec des mots hérités des Pères de l’Eglise et qui ont nourri des génération de chrétien.
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    Quand la messe est célébrée comme la source et le sommet de la vie chrétienne, de façon digne et belle, je crois que tous les débats historiques, les polémiques de rituel tombent dès lors que nous tombons à nous aussi à genoux pour adorer le Christ s’offrant lui-même sur l’autel.

  8. Guy de la Croix dit :

    Causez toujours on verra bien quelle liturgie perdurera…et tout ce progressisme de vatican 2 disparaitra plus rapidement qu’on le pense

  9. Yves dit :

    Très belle intervention de Benoit à laquelle on ne pet que souscrire!

  10. JPM dit :

    La mise en perspective historique est toujours intéressante. Elle montre bien que dire que la messe de St Pie V est la seule “vraie” ou “valide” n’a aucun sens.