Episcopats locaux

Selon les patriarches orientaux, la Bible ne peut justifier les injustices

Commentaires (7)
  1. Luc Warnotte dit :

    Dans le prolongement de la prise de position de Mgr Bustros, on pourrait rappeler que certains évêques orientaux, à Vatican II, avaient mis en garde contre la généralisation du vernaculaire dans la liturgie (qui touche d’ailleurs presque autant les Orientaux que les Latins). En effet, comment convaincre les musulmans que les chrétiens ne sont pas sionistes, quand un chrétien arabe chante en arabe: “Lorsqu’Isräel sortit d’Egype, la maison de Jacob sortit d’un peuple barbare” ou encore “Le Seigneur étend sa droite sur Israël. Il a fait de Jérusalem le siège sa puissance, d’où il écrasera les ennemis de son peuple Israël” etc. etc.
    Imaginez l’effet sur un mahométan quand il entend un chrétien égyptien, syrien ou – horresco referens – palestinien chanter cela… Il devient un “collabo”, une cible à abattre, et toutes les explications sur l’Eglise-Israël, la Jérusalem céleste etc. n’y font rien.

    Si on avait conservé les langues liturgiques traditionnelles… Comme le disait une plume monastique bien connue, ces langues, loin d’être des barrières comme on l’a souvent écrit hâtivement, “sont comme une membrane qui filtre les rayons de lumière trop vifs”.

  2. Benoît Lobet dit :

    Si je suis bien votre raisonnement, les langues sont là pour n’être pas comprises.
    J’ai naïvement cru jusqu’à mon âge avancé que ce fût l’inverse…

  3. Luc Warnotte dit :

    M. l’abbé Lobet, astableef… Il est navrant que vous manifestiez encore une fois une conception didactique et rationalisante de la liturgie. Il me semblait que la compréhension de la liturgie n’était pas de type analytique, qu’il ne s’agissait pas de comprendre un texte mais de comprendre une action, ou plutôt d’être compris l’action en se plongeant dedans. On est loin de la compréhension linguistique ou de l’analyse textuelle.

    Pour le reste, sur le rôle du latin, il y a l’encyclique Veterum Sapientia. Vous connaissez?

  4. Benoît Lobet dit :

    Je suis bien d’accord pour dire que la liturgie est de l’ordre de l’initiation, pas de l’exposé. Une “urgie” ( de ergon, en grec : travail, un travail sur soi) plus qu’une “logie” ( de logos, en grec : discours). Je suis aussi d’accord sur le rôle et la beauté du latin – je suis moi-même un “philologue classique” (comme on dit en Belgique) et j’ai enseigné la littérature latine en terminale pendant des années. Mais : l’effort de rénovation liturgique du Concile Vatican II a été aussi, et heureusement, un effort de meilleure intelligence de la liturgie, une réintégration de la Parole de Dieu à une place importante, une meilleure participation du peuple célébrant (tous célèbrent, un préside) et cela passe tout de même par une compréhension, jamais achevée je le veux bien, de la langue, non?
    Prétendre qu’on est d’autant mieux initié non seulement dans mais par la liturgie, qu’on ne “comprend” pas ce qu’elle raconte, me semble un raisonnement pour le moins excessif…

  5. Luc Warnotte dit :

    M. L’abbé Lobet, je n’ai jamais dit qu’on ne comprend pas ce que dit la liturgie. J’ai même dit exactement le contraire. Il semble que ce soit vous qui jouiez à ne pas comprendre. Cela permet de ne pas remettre en cause le “merveilleux printemps” de Vatican II dont vous nous chantez les louanges, ici comme sur votre blogue. Tout le monde sait que l’Eglise de Belgique, où vous espérez sans doute obtenir une mitre, est en plein printemps. C’est merveilleux, Mme la marquise.

  6. Benoît Lobet dit :

    Mais … ai-je parlé d’un “merveilleux printemps”? C’est une expression que je n’ai, je crois, jamais utilisée. J’essaie de comprendre au contraire ce que je lis, et je suis souvent surpris par certains argumentaires, c’est tout!

  7. Mechtilde dit :

    @M. l’abbé Lodet:

    Pourquoi écrire : “Prétendre qu’on est d’autant mieux initié non seulement dans mais par la liturgie, qu’on ne « comprend » pas ce qu’elle raconte, me semble un raisonnement pour le moins excessif…”

    Je me souviens de la messe en latin à laquelle j’assistais enfant. Il y avait dans le missel la traduction en français en face et je comprenais très bien. J’avais moins de dix ans…