Messages du Pape

Ce n’est pas par la révolution que nous sortirons de la crise de l’Eglise

Commentaire (1)
  1. Benoît Lobet dit :

    “On ne change pas la société par décret”, disait autrefois le sociologue Crozier. Les sociétés évoluent indépendamment des coups de force des institutions… lesquelles avalisent des changements, ou les régulent, plus qu’elles ne les promeuvent. L’Eglise est une société, et plus que cela : elle est le Corps actuel du Christ sur la terre, comme telle guidée par l’Esprit, et tous ses membres, du plus humable fidèle au Saint-Père, sont à son service, soucieux d’abord d’écouter l’Esprit et ensuite d’infléchir en tel ou tel sens son évolution. Evolution, en effet, et non pas “révolution” : tous ceux qui ont voulu “révolutionner” l’Eglise s’y sont cassé les dents, de Pélage à Jansenius en passant par Luther. Le grand enjeu, c’est de reconnaître combien l’Eglise, comme tout corps humain, peut et doit à la fois changer et garder son identité, ou même changer pour garder son identité (ce que nous sommes tous en train de faire, sans le savoir, précisément pour continuer à être un organisme vivant). Il ne faut donc pas craindre le changement dans l’Eglise, dans la mesure où il contribue, paradoxalement, au maintien de son identité. Vouloir, en revanche, la figer dans tel ou tel état de son évolution (de son rite, par exemple), c’est ni plus ni moins la mettre dans du formol : elle serait admirable, mais morte!