Relations avec les Etats

La Hongrie résiste à la culture de mort

Commentaires (4)
  1. Zsolt dit :

    La nouvelle constitution est réjouissante par des aspects « Dieu, famille, patrie » mais pour en parler il faut bien connaître le contexte.

    Viktor Orbán (avec accent, svp) est un personnage du même genre que MM. Sárközy et Berlusconi. Tout juste élu, il est déjà détesté parce qu’il montre son affairisme/clientélisme et son népotisme sans même se cacher. Que pensez-vous qu’un gamin de 26 ans, sans expérience, peut faire comme directeur général des transports de Budapest? Facile : c’est le fils du plus gros donateur du parti Fidesz. Ca évoque Jean Sárközy à la Défense…

    La loi hongroise sur les médias a choqué les « bonnes consciences » mais il y a de quoi. Elle permet à un conseil des médias nommé par le gouvernement de donner des amendes ou même de suspendre les médias qui donnent des nouvelles « politiquement non équilibrées » (sic). Le flou juridique est énorme et permet n’importe quoi dès qu’un média publie des infos qui gênent le gouvernement. Et qui M. Orbán a-t-il nommé à la tête de ce conseil des médias ? Une dame amie du parti Fidesz et dont toute l’expérience journalistique consiste à avoir dirigé une revue… pornographique. Elles sont belles, les valeurs familiales!

    Désolé mais la population n’a pas voté pour cette constitution. Le peuple hongrois n’est pas « Dieu, famille, patrie », il est déboussolé. Viktor Orbán a gagné les élections de peu (52% des voix, avec une abstention de 55% !). Les gens ont voté contre la gabegie MSZP (socialiste) mais pas pour Orbán. Maintenant, il utilise sa majorité parlementaire pour tout verrouiller, sans pudeur. Par exemple, cette constitution diminue drastiquement les pouvoirs… de la cour constitutionnelle. Ca n’a pas de sens de raboter le mécanisme de protection d’une constitution qu’on vient de concevoir… sauf si cette constitution est taillée pour donner toutes les manettes à celui qui l’a conçue.

    Peut-on être optimiste? Aux prochaines élections, les gens vomiront Orbán, et le bébé sera jeté avec l’eau du bain : la constitution pro-vie sera sans doute amendée parce que associée au nom de cet arriviste berlusconien. La Hongrie aura perdu sur tous les tableaux.

  2. Jean-Claude Chevalier dit :

    c’est clair, voilà un pays qui a de l’avenir

  3. Melmiesse Gilberte dit :

    les Hongrois sont plus intelligents pour construire leur avenir ou moins cyniques que les Français qui ne pensent qu’à leur bien-être personnel:”après moi Dieu, le pays, l’avenir”: peuple matérialiste égoiste

  4. Zsolt dit :

    Jean-Claude, avec Viktor Orbán nous n’avons pas beaucoup d’avenir. Pas plus que vous avec le M. Bling-Bling élyséen. C’est avec un roi que nous aurions un avenir, les monarques hongrois portent depuis saint Etienne le titre de “roi apostolique”. Un roi peut unir le pays.

    Dans l’article original, Jeanne Smits a écrit que cette constitution fait l’objet d’un large consensus populaire mais ce n’est pas exact. En 2010, Viktor Orbán a eu une courte majorité de voix, avec laquelle le scrutin majoritaire lui donne une grosse majorité parlementaire, et il fait maintenant passer cette constitution. Mais le peuple magyar est profondément divisé entre nationaux-traditionnels et internationalistes. Sur referendum, cette constitution serait certainement rejetée.

    Regardez, en 2006 le pays a été incapable de s’unir pour commémorer l’insurrection de 1956. S’il y avait bien une chose à commémorer ensemble, c’était ca, comme les Hongrois ont été tous unis contre le régime en 1956! Eh bien lors des commémorations en 2006, il y a eu des affrontements, des émeutes. Le pays est divisé sur des questions fondamentales et le pessimisme est palpable dans la population.