En Une

La souveraineté est-elle un point d’attention pour la construction européenne ?

Article suivant
Chartres sonne !!
Commentaires (9)
  1. Jean-Pierre Delmau dit :

    Toutes ces propositions ne sont que des vœux pieux si la liberté réelle de choix, donc la démocratie effective, n’est pas respectée. Or les conditions institutionnelles de l’Union Européenne ne le permet pas, puisqu’elles ne sont pas démocratiques, et que la subsidiarité n’est justement pas appliquée.
    La subsidiarité consiste à laisser le niveau inférieur libre de ses choix, jusqu’au point où il se déclare incapable de les assumer, et les transfère alors au niveau immédiatement supérieur. L’UE fonctionne à l’envers : toutes les décisions sont prises au sommet, sauf si celui-ci s’en désintéresse et les laisse à un niveau inférieur de son choix.
    D’autre part la démocratie n’y est pas respectée, puisque les décisionnaires sont des fonctionnaires non élus, et que même les membres des gouvernements de l’Union ne peuvent les contrôler de façon effective : chaque ministre ne peut pas savoir le détail de ce qui se concocte dans les bureaux des 25.000 fonctionnaires de Bruxelles.
    D’ailleurs, Jacques Delors l’a lui-même déclaré le 7 décembre 1999 lors d’une conférence à Strasbourg : la construction européenne ne se fait pas démocratiquement, mais par un processus de “despotisme éclairé” (ce qu’on peut vérifier sur internet). Son confrère italien Tommaso Padoa-Schioppa s’est exprimé également dans les mêmes termes. Un despote, même “éclairé”, n’est pas vraiment un démocrate… On ne peut donc pas dire qu’on n’ait pas été avertis.
    Un régime dans lequel les décideurs ne sont pas élus, et dictent sans contrôle leurs décisions, s’appelle justement une “dictature”. On peut s’étonner qu’un évêque traite avec une telle désinvolture le point essentiel et le plus important que le Christ nous ait légué en premier : la liberté de choix, la liberté de le suivre ou non, qui est partie intrinsèque de la Foi.

  2. Athanase dit :

    Mgr Grallet renouvelle ici, à propos des élections Européennes, la même déviation, de haute gravité dans ses conséquences, que celle que l’on avait pu observer de la part de la Conférence des Évêques de France (CEF) à l’occasion des élections présidentielles de 2012 en France , exerçant ainsi alors une influence objective en faveur de l’élection de François Hollande qui annonçait pourtant dans son programme la loi sur le mariage avec sa conséquence sur la filiation. On peut lire à ce sujet le blog « L’évangile c’est sérieux »accessible par Google, et notamment dans ce blog le texte en date du 29 Mai 2012 sur ce sujet.
    La déviation en cause consiste à ignorer la notion de principes non négociables pourtant mise en avant avec une parfaite clarté par Benoit XVI et qui consiste à reconnaitre la nécessité d’une hiérarchisation radicale entre les enjeux à prendre en compte par les catholiques dans leurs prises de position dans le débat public et dans leurs choix politiques en faveur du bien commun, une priorité toute particulière devant être reconnue au respect des lois naturelles essentielles touchant la vie et touchant la famille comme fondée sur l’union entre un homme et une femme.
    Cette nécessité est ignorée cette fois encore par Mgr Grallet qui ne voit dans cet enjeu rien de plus qu’un « point d’attention » (la CEF avait, elle, tout à fait dans le même esprit, parlé de points de « discernement ») immergé au milieu d’un ensemble de dix points, sans le moindrement introduire des orientations dans l’ordre d’une hiérarchisation…A l’époque, la CEF avait même été jusqu’à spécifier expressément, rassurant ainsi d’avance les consciences, que c’était à chacun de choisir ses priorités… Ainsi, RIEN N’EMPÊCHE DE LAISSER TOMBER le respect de la définition de la famille comme fondée sur l’union indissoluble entre un homme et une femme et d’abandonner des enfants à une loi qui permettra de les priver délibérément de père ou de mère , SI C’EST LE PRIX À PAYER POUR OBTENIR l’élection d’un candidat dont on partage les idées par exemple quant à l’appréciation sur les meilleures options de politique économique et sociale(sujet au demeurant compliqué, beaucoup plus que celui de savoir s’il est bon ou non de pouvoir priver délibérément un enfant de père ou de mère, et qui comporte d’ailleurs une part de technicité sur laquelle le catholique comme tel, et donc l’Eglise, n’a aucune compétence particulière, ce qui n’empêche évidemment pas tout citoyen y compris catholique d’avoir ses idées sur tout sujet) ou encore sur l’écologie…
    Ainsi la CEF a-t-elle objectivement contribué à l’élection de François Hollande en 2012 et dans la foulée à la promulgation de la loi sur le mariage, car si le poids des catholiques dans une élection ne doit pas être surestimé, il ne doit pas non plus être sous-estimé. D’autant que si les candidats observent une très forte résistance de la part d’une partie de leur électorat potentiel sur un sujet, ils peuvent être incités à ajuster leur programme, à être plus flous dans leurs annonces sur ce qui fâche. Ici, si l’annonce de la loi avait été plus incertaine, le Président n’aurait pas eu le même entêtement, car il n’aurait pas eu la même légitimité, face à plus d’un million et demi de personnes dans la rue. Et voilà que Mgr Grallet recommence aujourd’hui, contribuant de manière incontestable objectivement à l’élection de députés européens qui pourront œuvrer, une fois élus, en faveur de directives européennes qui s’imposeront à la France pour conduire par exemple à la PMA ou à la GPA.
    De plus, on observe que, si la formulation adoptée par Mgr Grallet, assez claire à propos de l’enjeu sur le respect de la vie, est floue sur le reste. En effet, il parle de dignité de la personne humaine. Or le pouvoir politique actuel soutient lui aussi à fond cette idée de dignité, mais avec une conception anthropologique radicalement différente (au sortir de son audience avec le pape, François Hollande s’est empressé de mettre en avant cette notion de dignité comme signe d’une soi-disant convergence). Il parle aussi de protection de la famille. Or le pouvoir en parle aussi avec une manière qui est de lui permettre de couvrir toutes les sortes de conceptions de la famille, y compris désormais fondée sur l’union entre personnes de même sexe.
    Ainsi non seulement Mgr Grallet fait du sujet de la famille un point à égalité parmi d’autres, mais finalement ne spécifie absolument rien sur le sujet, les formulations employées fonctionnant pour toutes options politiquement correctes possibles. Benoit XVI, à propos des principes non négociables, parlait explicitement, évidemment, de la famille comme fondée sur l’union entre l’homme et la femme, il parlait aussi de la reconnaissance de la primauté de la responsabilité des parents pour l’éducation des enfants.
    Comme la doctrine sociale de l’Église est décrédibilisée par une vision des choses qui ignore à ce point ce qui est absolument essentiel ! Comment peut-on prétendre travailler pour la promotion du bien commun en ignorant cette évidence qu’une société qui transgresse les lois naturelles sur l’homme, qui détruit sa base même car une société ne peut avoir d’autre but que de servir l’homme, ne peut rien construire de solide ?

    1. Giroud dit :

      Parfait. Excellente lettre, merci.

  3. guilhem dit :

    Mgr Grallet ferait mieux de s’occuper des Ames et de la Foi……au lieu de Politique

    1. Guillermo dit :

      C’est clair, habitant le diocèse de Strasbourg, je ne peux que déplorer son inaction et son immobilisme dans notre diocèse. Je me suis déjà plaint auprès de lui concernant quelques les problèmes liturgiques d’un prêtre en particulier. Après mon explication, il a souri et il est parti …
      Si même l’évêque ne veut pas entendre les problèmes dans son diocèse, comment peut-il être probant sur la question européenne ?
      Il prend vraiment des vessies pour des lanternes …

  4. Melmiesse dit :

    C’est un programme qui va plaire à tous les partis politique Mgr Grallet a peur de la contradiction c’est l’Europe dans la continuation

  5. alain protte dit :

    Si l’Europe était maîtresse de son destin, si elle avait un centre de gravité bien défini, si elle avait une unité de pensée et de religion, etc… et etc…
    Mais il n’y arien de tout cela. Il n’y a qu’un vaste “patch work” sans âme et sans autre consistance que le seul bien-être, le profit et l’appétit de l’argent.
    Aucune des conditions évoquées par Mgr.Gallet n’a de chances des’imposer sans un tel paysage.
    Son plaidoyer pour une Euope idéale est séduisant, mais.c’est un exercice de style, un morceau de littérature sans la moindre chance de se réaliser dans les conditions présentes.
    Faudrait-il que l’actuelle association européenne soit “libre” et ne soit .pas soumse pieds et poings liés à ceux qui l’ont “libéré” en 1945.
    Les Europes de Charlemagne et des Habsbourg étaient fédèrées par un christianisme unificateur, pacificateur et constructeur.
    Celle d’aujourd’hui est animée par une mentalité totalement matérialiste destructice des âmes . Elle est soumise à un pouvoir dans lequel il est impossiible de déceler la mondre tracc de spiritualité.
    Faut-il adhérer à ce monde paën pour essayer de le changer, ou attendre avec patience qu’il se délite, ou essayer de convertir la commission de Bruxelles à la doctine sociale de l’Eglise?

  6. Gérard dit :

    Une fois de plus il nous est recommandé d’accueillir favorablement les immigrés..
    Quand va t-on intégrer que l’immigration est la ruine de l’Europe ? … et de notre civilisation ? … et de notre culture … et de notre religion ???
    Ce discour est d’ailleurs rempli de contradictions

  7. hermeneias dit :

    Un peu de courage messieurs les évêques devant les puissants du monde .

    Contrairement à Athanase je pense que l’Eglise au vue de sa Tradition authentique , qui a été remisée au placard , et de la “philosophia perennis” , bien négligée aussi au profit d’un relativisme plus accommodant sous prétexte “d’ouverture au monde” à ce qu’il faut pour poser les bases d’une économie et d’une politique conforme à la dignité et donc à la responsabilité humaine .
    Donc l’Eglise Une Sainte Catholique et Apostolique , a tout ce qu’il faut pour dénoncer ce qui est contraire à la sagesse humaine et à la Sagesse incréée et révélée …..

    Mais depuis plusieurs décennies , depuis les ralliements et déclarations d’amour inconditionnel au “monde , elle a renoncé dans une large mesure à dénoncer le nouveau totalitarisme au masque souriant et ses médias