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L’épineuse question des vocations sacerdotales en France

Commentaires (10)
  1. joseph2 dit :

    Dieu n’est pas nommé dans cette analyse. C’est pourtant lui qui permet ce qui arrive. De même, Freud et le communisme ne sont pas nommés. Ils ont pourtant donné une idéologie qui dans l’esprit de beaucoup devait remplacer les réalités de la foi. On devrait savoir que Freud n’a jamais guéri personne. Qui le dit? Le communisme est discrédité, mais pas son rationalisme forcené. Enfin les sites mariaux sont ignorés, or Marie est mère de l’Eglise. Si on ne l’honore pas, on n’honore pas l’Eglise. Toutes ces raisons doivent être mises en évidence, si on veut un renouveau des vocations.

  2. LE GUEN dit :

    Excellente analyse, tout à fait intéressante et avec laquelle je suis entièrement d’accord. Les séminaristes ne sont plus reconnus à part entière physiquement, socialement, aucune place dans la liturgie arrivée aux mains des laïcs. Pas de reconnaissance en tant que “choisis de Dieu” élus, mis à part, même par leur paroisse, leurs prêtres diocésains, ce qui est un comble, et j’ose même pas dire par leur évêque pour les diocésains.

  3. jpm dit :

    Pas un mot sur la qualité de l’enseignement dans les séminaires diocésains ou les regroupements ! L’ignorance de ces “jeunes” prêtres est stupéfiante ! Surtout sur l’histoire de l’Eglise, le latin etc… Ils ont incapables de juger des traductions lamentables des textes officiels. Cette ignorance confine à la stupidité. Voici un exemple irréfutable.
    Magnificat dans sa livraison de novembre 2014, à la date du 15 , écrit : ” Mais voici ce que produit l’Esprit…” Ce texte n’existe pas. Le latin dit : “Fructus autem spiritus est caritas …”.
    Mais le pire est l’incohérence avec le commentaire de Saint François de Sales qui suit le même texte une page plus loin ! ” Voyez, Théotime, que ce divin Apôtre comptant ces douze fruits du Saint-Esprit, il ne les met que pour un seul fruit : car il ne dit pas : Les fruits sont la charité , la joie, mais seulement : “Le fruit de l’Esprit est la charité la joie. Or voici le mystère…”

    Ce n’est qu’un cas parmi des milliers. Il y a rupture radicale dans la transmission de l’Ecriture Sainte et l’accessibilité à la valeur du commentaire de Saint François de Sales !

    Combien de séminaristes ont interpelé leur supérieur sur pareille nullité !

    1. Courivaud dit :

      Votre remarque est juste, JPM, mais en fait, ces séminaristes “sont en phase” avec leur génération qui a disposé, subi, accepté (c’est comme vous voudrez) un système éducatif et un mode d’éducation parental tout à fait désastreux, qui les empêchent d’avoir une capacité de jugement et une force de caractère indispensables à répondre aux défis de notre époque.
      Lorsque saint François de Sales écrit “introduction à la vie dévote”, il s’adresse à un public qui connaît ses humanités classiques, qui connaît les dangers de l’exercice du pouvoir politique, une expérience difficile de la vie de tous les jours et qui connaît le sens de la liturgie (et l’on pouvait en dire autant de ceux qui étaient “de la religion prétendûment réformée” : il suffit de lire “les tragiques” d’A. d’Aubigné pour s’en rendre compte !).
      Alors, que les générations précédentes, au lieu de se montrer démagogiques et démissionnaires en tout viennent en aide à ces séminaristes quelles que soient leurs références : traditionnelles, voire traditionnalistes, concilaiires, voire modernistes (je le dis sur le ton de la boutade, certe) et aient la franchise de leur propos pour leur éviter de graves erreurs de jugement dans leur vie future de consacré ; et une prière associée à cet agir ne sera pas de trop pour les aider de la sorte !

  4. Bruno ANEL dit :

    Cette étude est fort intéressante, mais ses conclusions sont quelque peu préoccupantes, et pas seulement pour des raisons d’effectifs. Que des séminaristes veuillent un parcours et un statut respectueux de leur histoire personnelle peut se comprendre. Il n’en demeure pas moins que l’on devient prêtre pour être au service d’un peuple. Si les goûts personnels – spirituels,pastoraux, liturgiques ou vestimentaires- du futur prêtre correspondent à ceux du peuple auquel il est envoyé, tant mieux. Si ce n’est pas le cas, il faudra bien qu’il s’adapte car sinon il se reproduira un phénomène caractéristique du XIXème et du XXème siécle, quand les paroisses “bourgeoises” ont vainement attendu dans leurs églises les ouvriers issus de l’exode rural. Croire que le retour au latin ,au sacré et à la soutane ramènera les gens à l’église est illusoire. Curieusement , l’étude du “Rouge et le Noix” considère que la liturgie traditionnelle orienterait vers Dieu alors que les liturgies dépouillées tourneraient l’assemblée vers elle même: et de citer à l’appui les liturgies cisterciennes et carmélitaines, qui ne sont pourtant pas particulièrement “horizontalistes”! Le latin et le grégorien sont beaux, mais ils peuvent fort bien conduire à la représentation du mystère plutôt qu’au mystère lui-même. St Vincent de Paul conseillait à ses lazaristes de prêcher en patois, St Louis-Marie Grignon de Montfort composait des cantiques sur des airs à la mode, le bienheureux P.Chevrier attachait plus d’importance à l’accueil des pauvres dans son église du Prado qu’à la beauté liturgique. Dans cette adaptation au monde tel qu’il est les prêtres ne sont pas isolés sur le plan sociologique: les professeurs, les médecins ou les gendarmes ont eux aussi perdu l’aura dont ils bénéficiaient autrefois. Cette comparaison est un peu triviale et je m’en excuse, mais elle aide à réfléchir.

  5. professeur Tournesol dit :

    Concernant le vêtement des séminaristes, dur de les faire porter le clergyman, tandis que beaucoup de prêtres sont complètement en civil. Ceux de la communauté St Martin, en cravate, font un peu trop BCBG. Les faire porter un uniforme sobre mais distinct de la tenue sacerdotale me semble une bonne idée.
    Les séminaristes sont en effet dans une position ambiguë, officiellement laïcs mais à moitié clercs dans les faits. A la fois en formation pour être prêtre, à la fois en discernement de leur vocation, avant l’ordination diaconale ils n’ont pas pris d’engagement. En les faisant porter trop tôt la soutane ou le col romain, ils auraient l’aire de “défroquer” s’ils quittaient le séminaire (de leur initiative, ou de celle des autorités ecclesiales.
    Un des freins aux vocations, ce n’est pas seulement la perte de prestige social, mais aussi la perte du sens du sacré. Si le prêtre n’est qu’un animateur socio-culturel, ou un desservant à la merci du quarteron de bigotes qui dirige la paroisse, pas étonnant qu’on ne se bouscule pas au portillon du séminaire.

    1. Bruno ANEL dit :

      Mais est-il indispensable que le prêtre – ou le séminariste – soit reconnu à son vêtement ? Cette question n’est pas une provocation mais une simple invitation à la réflexion. Dans mon secteur paroissial, pourtant riche d’une quarantaine de clochers, le prêtre ne porte pas de vêtement distinctif: il est pourtant connu de tous ses paroissiens et même bien au delà comme étant “le curé”. La communauté chrétienne doit se reconnaître non à son vêtement, mais à l’amour de Dieu et du prochain. L’amour du prochain commence par une (re)connaissance minimale de l’autre. Le gendarme a besoin d’un uniforme – de plus en plus discret au demeurant – pour faire reconnaître l’autorité dont il est porteur. En est-il de même du curé ? Sans doute un signe distinctif est-il utile, j’en conviens volontiers. Mais je fais observer que si le curé porte un uniforme voyant tel que la soutane, tout baptisé devrait au minimum porter une petite croix, parce que tout chrétien doit être prêtre (intercesseur), prophète (annonceur de évangéliser) et roi (serviteur) pour ses frères. Le curé a le même devoir comme tout baptisé, mais son sacerdoce est spécifiquement au service de la communauté chrétienne.

      1. Jean-Pierre Delmau dit :

        Cette fixation sur la vêture du prêtre me parait un peu surréaliste.
        Sauf erreur de ma part, le Concile du Vatican n’a pas supprimé le port de la soutane, mais a autorisé le port d’un autre vêtement, avec des prescriptions assez strictes, qui écartent en tous cas les pulls, cravates club, jeans, et autres fantaisies qu’on voit malheureusement trop souvent. Dérive logique : s’il n’y a pas de norme, donc d’uniforme, où est la limite ?
        Deux observations :
        1. Il est nécessaire que le curé soit reconnu. Que tous ses paroissiens le connaissent n’est pas un critère : il est là pour évangéliser tout le monde, et non les 5% de baptisés qui vont régulièrement à la messe. Et que penser d’un prêtre, qui a consacré sa vie à Dieu, et qui parait en avoir honte ? Bien sûr que l’amour du prochain est plus important que le vêtement, mais l’amour ne se voit pas en croisant les gens dans la rue. D’ailleurs l’expérience spectaculaire du Père Zanotti-Sorkine à Marseille est bien là pour montrer qu’un prêtre “visible” attire les baptisés peu pratiquants, et même les non baptisés, et même les incroyants. Sil a le culot d’afficher sa Foi, c’est donc qu’il y croit.
        2. Voyagez. Vous verrez les prêtres en soutane ou en clergyman en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Italie, en Espagne, au Portugal, aux Etats-Unis, pour ne parler que des pays que je visite. Les prêtres y sont partout visibles. Il n’y a apparemment qu’en France qu’ils ne le sont pas, et où ils croient suivre la norme alors qu’ils sont pratiquement les seuls à être en dehors.
        Mais soyons justes, le col romain et l’habit de clergyman reviennent lentement, mais sûrement, de même que les liturgies soignées et des ornements qui font honneur à Dieu, et sont le signe que la messe n’est pas une pièce de théâtre, mais la manifestation d’un mystère sacré. Cela justifie que le prêtre s’y prépare de manière visible, en prenant la peine par exemple de revêtir une chasuble. Ce n’était pas toujours le cas il y a encore quelques années, sans parler des années 70. Tout va bien qui finit bien.

  6. professeur Tournesol dit :

    En partie d’accord avec Bruno Anel. Ces jeunes prêtres semi-tradis risquent d’avoir des difficultés une fois parachutés dans une paroisse lambda.
    je pense aussi que l’opposition entre les 2 formes liturgiques est excessives, le “sens du sacré” peut se transformer en esthétisme et en spectacle ; l’encens, les beaux ornements, la chorégraphie des enfants de choeur ; à l’inverse une liturgie dépouillée de style monastique, ça incite au recueillement.
    Un des risques est aussi que l’Eglise ne rassemble plus qu’un milieu social BCBG, les campagnes bretonnes, longtemps très catholiques, ne le sont plus guère en ce qui concerne les jeunes générations populaires.

  7. yves dit :

    Quand on étudie l’évolution du nombre des séminaristes, ne faut-il pas analyser en parallèle l’évolution démographique et celle de la pratique dominicale

    Quel était le pourcentage de familles nombreuses en 1950, 1970, 1990, etc……? Quel était le pourcentage de pratiquants à ces époque?

    En fait, il faudrait voir quel est le ratio “jeunes” pratiquant (18-25 ans, p.ex.)/nombre d’entrées au séminaire.