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Metz : la réponse laconique de Manuel Valls

Commentaires (7)
  1. Raymond dit :

    Exceptionnellement je ne comprends votre mot “laconique”. La réponse est claire et précise: depuis 1921 il n’y a eu aucune opposition de l’Etat français. On ne peut pas mieux dire.

  2. Bisson dit :

    Pouvait – on attendre une réponse plus circonstanciée d’un Manuel Valls cathophobe ?

  3. Yves dit :

    Laconique, mais claire…

  4. remy dit :

    Si le gouvernement ne s’était pas opposé à la proposition de Mgr Batut, il l’aurait dit très clairement.

    Ce qui s’est passé , c’est que Mgr Batut a été proposé, informellement.
    Manuel Valls et le gouvernement ont fait savoir que si cette candidature était effective, ils s’y opposeraient.

    Pour éviter un incident diplomatique, cette candidature n’a tout simplement pas été présentée, “finalisée”, donc le gouvernement français, de fait, ne s’y est pas opposé …
    Comme le dit la dernière phrase de manière très formelle.

    Mais sur le fonds, ce refus , cette menace d’opposition, a sans doute bien eu lieu, ce qui explique la forme de la réponse.

  5. Raymond dit :

    Bonjour,
    Dans sa réponse, notre premier ministre oublie un peu vite le blocage, en 2000, du ministre de la Défense de la nomination comme évêque aux armées de Monseigneur Patrick Le Gal, l’ancien évêque de Tulle qui avait été proposé à ce poste par la nonciature apostolique de Paris, l’ambassade du Vatican en France. Un blocage dont on ne savait s’il provenait de la diplomatie, de la politique, du protocole ou… des trois en même temps.

    Extrait d’article de presse – LA DEPECHE – L’ évêque au coeur d’une étrange querelle
    Publié le 26/04/2000

    C’est une étrange affaire qui remue les arcanes de l’Elysée, du ministère de la Défense, de l’église catholique et de la Corrèze. Au coeur de l’affaire: Mgr Patrick Le Gal, évêque de Tulle (Corrèze) et candidat pressenti par la hiérarchie du Vatican pour occuper la charge d’évêque aux armées françaises. Mais voilà, le candidat ne semble pas être en odeur de sainteté auprès d’Alain Richard, le ministre de la Défense, qui bloque depuis deux semaines sa nomination.

    Rappel des faits : le samedi 15 avril, le chef du diocèse aux armées, Michel Dubost, est nommé par le pape évêque d’Evry-Corbeil-Essonnes. L’homme a atteint la limite d’âge de 58 ans, imposée à sa fonction diocésaine (les autres évêques peuvent rester en poste jusqu’à 75 ans). Il faut donc le remplacer par un religieux plus jeune. Patrick Le Gal, plus jeune évêque de France avec ses 47 ans, semble être le candidat idéal.

    Le Vatican, via la nonciature apostolique de Paris, informe de sa décision le ministère des Affaires étrangères qui lui-même en avise le ministère de l’Intérieur (et des cultes). Ce dernier donne son absolution et tout semblait réglé. L’ambassade vaticane a même pris le soin de consulter l’Elysée, sachant que ce qui touche à la Corrèze n’est jamais neutre. Pas d’objection de ce côté-là non plus.

    Evêque atypique

    Le blocage va venir d’Alain Richard. Pourquoi? C’est le silence radio tant du côté de Patrick Le Gal et de sa hiérarchie que de cabinet du ministre de la Défense. Deux théories s’affrontent. La première voudrait qu’Alain Richard ait été vexé d’apprendre la nomination de l’évêque « par la bande » et non par les canaux officiels des deux ministères avertis: l’Intérieur et les Affaires étrangères. La seconde voit le discrédit ministériel dans la personnalité même de Patrick Le Gal. Evêque atypique, formé au sein des écoles de commerce, passionné d’économie et d’affaires sociales, l’homme a surpris son monde en débarquant en Corrèze, en septembre 1997. Surpris et même choqué en choisissant de se faire ordonner dans une vaste salle laïque de Brive plutôt qu’en la petite cathédrale de Tulle. Un choix dicté par des mesures d’économies : il aurait fallu installer un chapiteau pour contenir tout le public à Tulle. En arrivant en Corrèze, Patrick Le Gal savait qu’il prenait les rênes del’évéché le plus petit, le plus pauvre et parmi les plus endettés de France. S’il devait être nommé aux armées, il n’aurait pas le temps d’achever ses différents plans de redressement financier…
    Un avis qui devrait compter puisque, avant de trancher, Matignon a tenu à consulter le premier secrétaire du PS et député de la Corrèze.

  6. Benoist dit :

    Si “l’opposition” n’est pas venue de l’Etat, d’où est elle venue alors? de la CEF?
    S’il n’a pas eu d’opposition, le ministre joue t’il sur les mots? Faut il comprendre que des pressions ont été exercées rendant inutile toute opposition et dédouanant par la même occasion le ministère?

  7. Yves dit :

    @Raymond: Mgr Le Gal a été tellement bien bloqué en 2000 qu’il a été nommé évêque aux armées le 23 mai 2000, charge qu’il a conservé pendant 9 ans! Ce qui est surprenant dans son parcours, c’est qu’à l’issue de cette période, il est redevenu évêque auxiliaire de Lyon, Mais là, la décision est romaine…

    @remy: Mgr Batut a-t-il été l’objet d’une opposition “informelle” par le gouvernement. C’est possible. Mais depuis des évêques ont été nommés à des sièges assez importants comme Amiens, Nice, et ces derniers jours Nanterre et Valence dans le périmètre immédiat de l’archevêque de Lyon. Aucun de ces diocèses n’est concordataire. Et Mgr Batut n’en n’est pas devenu évêque.

    Ceci dit, le premier article de Riposte Catholique à propos de cette “affaire” affirmait que cette nomination avait été effectuée par bulle pontificale et refusée par le gouvernement français. La réponse de l’ex-ministre de l’intérieur nous dit que ce n’est pas le cas. Il s’agit d’une réponse officielle à une question officielle à propos d’échanges diplomatiques forcément tracés et enregistrés. La réponse est extrêmement claire.

    La théorie du blocage gouvernemental, telle qu’elle a été présentée initialement, semble donc sans fondement.