Perepiscopus

Sur 15000 prêtres, 10000 ont plus de 65 ans

Commentaires (8)
  1. Nostradamus dit :

    Comment l’église peut-elle prétendre attirer des vocations en bradant ses propres valeurs, en sciant par pure complaisance mondaine la branche sur laquelle elle est assise?
    25% de séminaristes membres d’instituts et de communautés montrent assez ce qui peut motiver un candidat.

  2. Cassianus dit :

    L’Eglise a les prêtres qu’elle veut avoir. Qu’on ne parle pas de crise des vocations, mais de réduction délibérée du personnel ecclésiastique. De même que l’on vend peu à peu les propriétés immobilières, on allège de plus en plus le personnel. Il n’y a pas de planification à long terme dans ce repli. C’est juste une improvisation pour profiter de ce qui reste avant la banqueroute et la fermeture.

    Sérieusement, une analyse lucide de la situation économique actuelle de l’Eglise de France donnerait toutes les lumières voulues pour en comprendre la “pastorale des vocations”. Et aussi la manière de traiter les prêtres financièrement improductifs. Le recours massif à la collaboration des laïques dans des tâches qui sont pourtant spécifiquement sacerdotales a une explication moins présentable, mais beaucoup plus vraisemblable que la raréfaction de l’esprit de sacrifice qui caractériserait notre époque consumériste. C’est que les laïques coûtent moins cher et qu’on s’en débarrasse plus facilement que de prêtres incardinés.

    Le problème numéro 1 de l’Eglise de France (pour ne parler que d’elle), ce n’est même pas son refus d’envisager un retour à la Tradition. Il ne faut pas être spécialement perspicace pour voir que tous les foyers de piété traditionnelle ont un grand succès auprès des fidèles et suscitent de nombreuses vocations. S’il ne s’agissait que d’ajuster une politique d’entreprise en tenant compte des nouvelles demandes, le redressement serait déjà en marche, car les hommes d’Eglise qui gèrent la débâcle sont tous des intellectuels brillants. Non, il y a autre chose qu’un refus passionné et irrationnel de revenir au passé. Il y a autre chose que la crainte d’une ecclésiologie préconciliaire qui valorisait davantage les prêtres et laissait moins d’autonomie aux évêques. Il y a, disons-le carrément, un esprit d’indifférence et de laisser-aller, un pessimisme, un désespoir, bref un épuisement spirituel généralisé qui décourage de chercher des solutions. On survit, et après nous, le déluge.

    Crise des vocations ? Non, mais crise d’espérance, crise de Saint Esprit dans les plus hautes sphères de l’institution. Ce n’est pas l’âge des prêtres qui est en question, mais la décrépitude spirituelle de l’épiscopat.

    1. alex dit :

      @Cassianius, tout à fait d’accord avec votre intervention.

      Votre conclusion en appelle une autre après “la crise d’espérance, du SE,l’épuisement spirituel” qui vient de l’offense à Dieu qui n’encourage pas ces choix, ces voies:

      la suite de cette crise d’espérance, c’est la crise de foi. Et la crise de foi, puis la perte de foi, c’est rapidement la perte de la vie des âmes avant la mort des corps: c’est grave de mourrir, surtout pour une âme(s).

      Voilà où mène le courant de la contre-église-conciliaire protestante, la fausse-église, qui renie ses Racines Catholiques pour des vanités illusoires. Prions pour le retour à la foi intégrale et la charité surnaturelle vive.

    2. Bruno ANEL dit :

      “Les foyers de piété traditionnelle ont un grand succès auprès des fidèles et suscitent de nombreuses vocations”…”25% de séminaristes [sont] membres d’instituts et de communautés …”: Voila ce que je lis sous le clavier de Nostradamus et Cassinius. Et c’est vrai, avec des nuances. En gros, les diocèses ne sont plus aptes à produire (vilain mot) les prêtres dont les communautés chrétiennes ont besoin. Et ceci est vrai aussi pour les diocèses de Bayonne, de Toulon ou d’Ars qui recrutent en dehors de leur territoire “un peu comme on choisirait la meilleure école de commerce” dit Mgr Rey. Père d’un prêtre à Point-Coeur, j’ajoute que nombre de séminaristes trouvent étroites les limites d’un diocèse et veulent des paroisses au dimensions du monde. On peut donc se demander combien de futurs prêtres, sur la centaine ordonnés chaque année, seront adaptés à la vie traditionnelle en paroisse, même si celles-çi se renouvellent en “pôles missionnaires”.

      J’ose le dire ici sans aucune intention de provocation: je suis favorable à d’ordination d’hommes mariés”ad experimentum” en me basant sur l’acquis du diaconat permanent. Plus de 2000 en France, les diacres constituent un clergé stable, issu d’un peuple et inséré dedans, d’un niveau de formation tout à fait convenable, aptes à la prédication et au conseil. Entendons-nous bien: il ne s’agit nullement d’ordonner les diacres actuels prêtres, même si certains pourraient être appelés. Le diacre est ordonné pour le service. S’inspirant de cette expérience, un clergé marié pourrait fort bien cohabiter avec des prêtres engagés dans le célibat, puis qu’aussi bien la majorité de ces derniers choisissent désormais des voies de formation qui se rapprochent de la vie religieuse. J’entends déja l’objection: mais comment faire vivre une famille en étant prêtre? Comme les diacres, qui travaillent ou sont à la retraite, quelques uns salariés d’un diocèse ou d’une structure d’église.. Et actuellement, la plupart des épouses travaillent. Mon curé est logé, chauffé,éclairé gratuitement , sans impôts à payer.Il est défrayé pour ses déplacements et il peut acheter sa voiture à un tarif préférentiel par une centrale d’achat: son revenu est identique au salaire médian dans mon diocèse. Il me semble qu’un tel essai serait un acte de foi: les fidèles ont droit aux sacrements, et ce besoin me semble plus important que le maintien d’une tradition de célibat pour le clergé séculier qui n’est que disciplinaire.

  3. Vendome dit :

    Les chiffres indiqués ci-dessus me paraissent bien douteux.
    Jean-Pierre Maugendre à la dernière université d’été de Renaissance Catholique, annonçait qu’il n’y avait plus en France que 3000 prêtres réellement en activité.

    1. alex dit :

      oui et la prospection du journal La Croix juin 2014 dans les 5300 prêtres: pour eux, tricher, c’est gagner.

  4. A Z dit :

    Bonjour et bon dimanche,

    Voici (je m’en suis tenu à la série statistique la plus longue, tenue à jour jusqu’à l’année 2011 incluse)

    http://www.eglise.catholique.fr/conference-des-eveques-de-france/guide-de-leglise/leglise-catholique-en-france-et-en-chiffres/371402-statistiques-de-leglise-catholique-en-france-guide-2013/

    prêtres diocésains

    1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
    25 203 24 624 24 015 23 474 22 860 22 199 21 508 20 913 20 404 19 826 19 234

    2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
    18 528 17 935 17 473 16 466 16 075 15 597 15 341 15 008 14 353 14 112 13 822

    25 203 en 1990, et 13 822 en 2011, soit 11 381 en moins, en 21 ans, donc 542 en moins, par an, en moyenne.

    Arrondissons à 500 par an, et poursuivons cette “série longue”, de la manière la plus probable :

    2012 : 13 322 2013 : 12 822 2014 : 12 322.

    Avec à peine plus de 14 000 prêtres diocésains fin 2010, et à raison d’à peu près 500 prêtres diocésains en moins par an, il semble qu’il faille, “arithmétiquement”, vint-huit années, pour que l’on atteigne le point le plus bas possible, fin 2038 : 14 000 – (28 x 500) = 0.

    Mais il faudrait pouvoir disposer d’un tableau “entrées – sorties” actualisé chaque année, ce qui, au demeurant, n’est pas très difficile à imaginer, si l’on table sur 100 nouveaux prêtres diocésains par an, en moyenne.

    Autre précision, extraite du Figaro en date du 29/06/2012 : “L’âge médian des 14.000 prêtres français est en effet supérieur à 75 ans. Ce qui signifie concrètement, pour le clergé français, qu’il y a autant de prêtres plus âgés de 75 ans, que de prêtres âgés de moins de 75 ans.”

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/06/28/01016-20120628ARTFIG00678-l-eglise-face-a-la-penurie-des-pretres.php

    Si c’est vrai, cela signifie que nous n’aurons pas besoin d’attendre la fin de l’année…2038, pour atteindre “le point le plus bas possible”.

    Les fruits de l’avant-Concile (théologie néo-moderniste et pastorale néo-progressiste), du Concile (tendanciellement eudémoniste et oecuméniste) et de l’après-Concile “à la française” (maintenu à l’abri de toute critique interne) se font attendre mais seront nombreux…quand il n’y aura presque plus de branches dans l’arbre pour les porter, sans doute…

    Bon dimanche.

    A Z