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Accords FSSPX/Rome : le chaud et froid perpétuellement Comment va-t-on en sortir ?

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Linceul de Turin
Commentaires (6)
  1. Denis Merlin dit :

    Très juste. En effet nous sommes dans un cas particulier de cette vérité générale que le dialogue théologique est impossible. Il ne peut que faire constater les différences.

    Inutile donc de s’enthousiasmer ou de se déprimer, tout cela était couru d’avance, il n’y aura pas d’accord, comme je l’ai toujours dit. Qu’on le redoute ou qu’on l’espère est une autre question.

  2. senex dit :

    Chauds et froids = tièdes ; Malheur aux tièdes.NSJC

  3. RL dit :

    Sur le subsistit in , je vous renvoie à un document de 2007 émis par la CDF :

    “Dans le numéro 8 de la Constitution Dogmatique Lumen gentium, ‘subsister’ signifie la perpétuelle continuité historique et la permanence de tous les éléments institués par le Christ dans l’Église catholique 8, dans laquelle on trouve concrètement l’Église du Christ sur cette terre.”

    ce même document précise que seuls les Orthodoxes ont droit au qualificatif d’Eglise, et non pas les Protestants car ils n’ont plus la succession apostolique.

    De même, la déclaration Dominus Iesus, de la CDF en 2000, dit : “Il existe une continuité historique entre l’Eglise instituée par le Christ et l’Eglise catholique”, puis : “L’Eglise du Christ continue à exister en plénitude dans la seule Eglise catholique”. On ne peut pas être plus clair.

    Sur la forme, on peut se poser des questions sur l’opportunité de substituer “être” par “subsister”, mais sur le fond, on voit bien que le débat est clos.

  4. Denis Merlin dit :

    Merci à RL

    Sur le subsistit in (qui est du latin et non du français), j’avais publié sur mon blog le texte suivant :

    que Beaucoup de lefebvristes hostiles à “Dignitatis humanae” disent que la religion ne “subsiste” pas dans l’Église catholique, qu’elle est dans l’Église catholique. “Subsister” en français a le sens de “continuer d’être alors que la chose a disparu ailleurs” (définition du Larousse), un peu comme s’il était entendu que la religion avait pu résider ailleurs et pouvait disparaître de l’Église.

    En revanche le verbe “Subsisto, subsistiti subsistere” n’a pas le sens français de “subsister”.

    Selon le Gaffiot le sens du verbe subsistere est « rester, demeurer, séjourner », sens « 2 »

    « C’est pourquoi, tout d’abord, le saint Concile déclare que Dieu a lui-même fait connaître au genre humain la voie par laquelle, en le servant, les hommes peuvent obtenir le salut et le bonheur dans le Christ. Cette unique vraie religion, nous croyons qu’elle subsiste [demeure] dans l’Église catholique et apostolique à laquelle le Seigneur Jésus a confié le mandat de la faire connaître à tous les hommes, lorsqu’il dit aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). »

    Le sens est que la vraie religion « demeure » dans l’Église catholique. Il y a de nombreuses erreurs de traduction tant des encycliques que des textes du concile. Il faut donc se reporter aux textes originaux (en l’occurrence pour Dignitatis humanæ, au latin).

    Quant à Mgr Müller, il n’a pas dit que la virginité perpétuelle n’était pas corporelle, mais qu’il fallait s’intéresser plutôt à la portée théologique de ce dogme. C’est à peu près la même chose au sujet de l’eucharistie, il a voulu dire, selon moi, qu’il ne fallait pas avoir l’attitude des fidèles de Capharnaüm qui étaient emportés par leur imagination, loin de la foi. L’eucharistie est un mystère de foi. Nous recevons donc dans l’eucharistie le corps né de la Vierge Marie sous l’apparence du pain et nous n’avons pas à nous demander si nous recevons le foie ou un muscle, nous devons accepter ce mystère incompréhensible dans la foi et écartant le vagabondage de notre imagination qui n’a rien à faire ici. Il est donc très injuste d’accuser ce prélat.

  5. Perrin Luc dit :

    Intéressante analyse mais qui semble bien optimiste et passer sous silence 3 point essentiels : 1) Mgr Mueller a longuement parlé de la FSSPX dès sa 1ère intervention dans des termes très agressifs, impliquant qu’elle n’est plus catholique ! Ce qu’aucune personnalité romaine n’avait fait jusque là.
    2) de façon significative, Mgr Mueller a complètement ignoré le vice-président Di Noia … complètement “out” ; alors que logiquement, il pouvait renvoyer le journaliste à lui, il ne l’a pas fait. Or un préfet, Mgr Mueller, est au-dessus du vice-président de la C.E.D., réduite depuis 2009 à un rôle subalterne ; on peut noter que Mgr Pozzo qui avait été “acclamé” comme une sorte de sauveur ou d’archange dans les milieux traditionalites à sa nomination en 2009 a été nettement plus en retrait que le cardinal Castrillon Hoyos et que Mgr Perl. On peut ajouter que presque tous ont déjà “oublié” l’Instruction Universae Ecclesiae. Comme la plupart des évêques qui refusaient S.P. auparavant d’ailleurs : le choix par le pape, et nul autre, de Mgr Roche ne pourra que les confirmer que finalement le motu proprio ne représente qu’une concession mineure qu’on peut ignorer puisque c’est ce que Mgr Roche a fait à Leeds. Je comprends que sur un blog dédié à S.P. on soit enclin à minorer cet immense camouflet venu d’en haut mais il ne faut pas craindre d’énoncer les faits, comme le conseillait Léon XIII (d’heureuse mémoire) en son temps.
    3) ce qui nous amène au dernier point, le plus essentiel : le pape. Le commentateur fait comme si … comme si le 13 juin 2012 n’avait pas existé, comme si Mgr Mueller était un ornement sans importance, comme si Mgr Roche n’existait pas, comme si Mgr di Noia dans ses premières déclarations n’avait pas fait preuve d’une candeur presqu’amusante qui tendait à montrer qu’il ignorait à peu tout du dossier … comme si Benoît XVI avait été en vacances à Castel Gandolfo depuis 2 mois au moins, comme s’il n’y avait plus qu’une ombre de Souverain Pontife.
    Or Bruno Bouvet dans “La Croix” enfonce, rudement, le clou : le déraillage de la réconciliation avec la FSSPX a été entériné par Benoît XVI qui a tranché en faveur des opposants qui s’étaient bruyamment manifestés le 16 mai à la CDF, du cardinal Koch et de quelques autres hors Curie qui ont dû faire le siège de Rome, sans doute depuis quelque temps. Le journaliste de “La Croix” souligne à triple trait : ce “pataquès”, c’est Benoît XVI qui l’a décidé. Sans être aussi proche de la Curie que “La Croix”, chacun se doute bien que les décisions contradictoires prises ne l’ont pas été sans stricte approbation pontificale à chaque étape.
    En d’autres termes, la balle était dans le camp de Rome et le Saint-Père in fine, et nul autre, après mûre réflexion a décidé de la jeter sur le bord du terrain alors que le but était là, tout proche.
    Le pape va-t-il, à travers Mgr di Noia, tenter de récupérer cette balle jetée le 13 juin ? Plus qu’à Menzingen, c’est bien à Rome et dans le bureau de Benoît XVI que se trouve la clef du mystère de la chambre jaune. L’avenir proche, je pense, dira ce qu’il en est et si 12 ans de rapprochement depuis le Grand Jubilé de 2000 ont été gâchés en ce médiocre mois de juin ou s’il ne s’agissait que d’une nouvelle malencontreuse étape dans un chemin qui s’annonce long voire très long. Loin des espoirs d’avril-mai qui auraient marqué, pour le versant tradi et néo-conservateur “ratzinguérien” le succès du pontificat, la défaite symbolique de l’herméneutique de la rupture que Benoît XVI a condamnée (après ses prédécesseurs) en paroles sans l’infléchir vraiment dans la vie de l’Église en 7 ans de règne.

  6. Luc Warnotte dit :

    RL, vous êtes sérieux quand vous dites que le débat est clos? Ce document de 2007 est une des plus belles fumisteries des dernières décennies. C’est juste bon pour les gogos.