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La Réforme de la réforme n’est pas encore acquise

Commentaires (7)
  1. MALBOS Isabelle dit :

    Beaucoup de souffrance dans cette lettre, partagée par tant de Prêtres et d’Evêques, que ce soit au sujet des rites de la messe ou autre…Il y a plusieurs Prêtres parmi mes proches : Je compatis ! Combien de Prêtres et d’Evêques font des dépressions parce qu’ils sont aussi des êtres humains !

  2. gérard fauche dit :

    oui ce prêtre est admirable.
    Benoit XVI a déjà célébré plusieurs fois “ad orientem”.
    Le pape a dit plusieurs fois qu’il fallait un nouveau mouvement liturgique pour redonner le sens ou l’esprit de la liturgie aux fidèles.
    il a aussi dit que dans un premier temps il était nécessaire de remettre au moins une grande croix au centre de l’autel afin que tous se tournent vers la croix (que chaque messe rend présente).
    Le pape en donne systématiquement l’exemple.
    Prions pour tous ces prêtres courageux qui veulent mettre en oeuvre une liturgie en forme ordinaire dans la continuité liturgique de l’Eglise.
    Mais effectivement que des évêques montrent l’exemple.
    En matière d’orientation (pas seulement) la règle est devenue l’exception et l’exception est devenue la règle !

  3. Kris Vancauwenberghe dit :

    “En matière d’orientation (pas seulement) la règle est devenue l’exception et l’exception est devenue la règle !” Oui mais ce n’est pas simplement la faute des “abus”, qui ont bon dos. Dès le 7 mars 1965, Paul VI est allé en personne célébrer dans l’église de tous les saints, Via Appia Nuova, et il l’a fait en italien, vers le peuple. Un autel face au peuple avait été mis en place spécialement pour l’occasion. C’était le jour même de l’entrée en vigueur de “Inter oecumenici” (ce qu’on appelle couramment “les normes de 1965”). Paul VI a ainsi montré de façon solennelle et claire comment appliquer les directives conciliaires. Ce n’est donc pas par un “abus” que le vernaculaire a remplacé presque totalement le latin et que la célébration face au peuple s’est généralisé. Oui, “la règle est devenue l’exception et l’exception est devenue la règle”, à la suite de cet exemple papal solennel dès le premier jour des premières normes post-conciliaires.

  4. gérard fauche dit :

    Merci pour ces précisions. Le pape actuel montre qu’il faut revenir à la grande tradition de l’orientation. Rendons grâce au Seigneur et soutenons les prêtres qui le font!

  5. Kris Vancauwenberghe dit :

    Gérard, bien entendu rendons grâces au Seigneur mais ce rappel que j’ai posté souligne les difficultés du magistère de Vatican II et de sa fameuse “lecture à la lumière de la tradition”, au sujet duquel vous vous démenez beaucoup (je le dis sans aucune ironie).
    Regardez: on nous dit (et vous nous dites) que Benoît XVI donne enfin “la bonne interprétation” de Vatican II. Supposons-le, par hypothèse. Dans ce cas, qu’est-ce que Paul VI (et Jean-Paul II) a fait? Le législateur est par principe le mieux placé pour donner l’interprétation de la loi, puisqu’il en est l’auteur. Si on vous suit, il faut alors reconnaître que l’interprétation (application) officielle de Vatican II a été erronée à 180° pendant plus de 40 ans. Ca pose un léger problème magistériel. D’autant que cela sape ipso facto l’autorité de l’interprétation donnée maintenant par Benoît XVI: un autre pape ne nous dira-t-il pas dans 40 ans que Benoît XVI a fait fausse route et que “le bonne interprétation est encore une autre?
    C’est la fonction magistérielle même qui est ébranlée par ces contradictions (sur le latin et l’orientation de l’autel, il y a bien contradiction). Comme vous le dites, il faut en revenir à la tradition de l’orientation mais, dans ce cas, reconnaissons que Paul VI et Jean-Paul II avaient rompu avec cette tradition. Comment réconciliez-vous ce fait avec le caractère magistériel que vous accordez à Vatican II, dont ils étaient de jure interprètes suprêmes? En particulier Paul VI, qui a promulgué les textes de Vatican II et ses mises en application.

    Le problème magistériel et celui de continuité avec le mgistère antérieur n’est donc pas une invention: il existe bel et bien.

  6. gérard fauche dit :

    Merci cher monsieur Vancauwenberghe pour votre message et pour votre courtoisie.

    Merci aussi de donner deux exemples qui vous semblent relever de la non-continuité : le latin et l’orientation de la célébration eucharistique.

    Pour le latin je vous renvoie au texte de Sacrosanctum Concilium qui précise que le latin est, en principe, toujours la langue liturgique du rite romain latin. Ceci est sous le Pontificat de Paul VI et c’est la lettre de Vatican II. Pas “son esprit”, cela va sans dire…

    Sous Jean-Paul II je vous renvoie à “Redemptoris sacramentum” n°112.

    Que l’application aillent contre la lettre de ces textes est une autre chose.
    L’exception est devenue la règle et la règle est devenue l’exception.
    Même dans les messes célébrées par Paul VI et Jean-Paul II.

    Ce n’est plus le cas avec Benoit XVI qui utilise beaucoup le latin.
    Cette pratique de Benoit XVI souligne le courage du glorieux Pontife régnant (tout comme ses célébrations publiques “ad orientem”).

    Pour la célébration de la Messe “ad orientem”, il en est de même. L’édition typique (en latin) de la forme ordinaire sous Paul VI ou sous Jean-Paul II prévoit que le prêtre doit se tourner vers les fidèles pour leur montrer le Corps du Seigneur avant la Communion. Cette prescription serait absurde si l’orientation était exclue et non prévue.

    J’ajoute que les papes Paul VI et Jean-Paul II célébraient toujours “ad orientem” dans leur chapelle privée.
    C’est peut-être “maigre” pour vous; mais autant dire cette vérité puisqu’elle existe.

    En conclusion, je défends bien évidemment le Magistère et je fais la distinction (ô combien nécessaire !) entre les textes magistériels (ou textes liturgiques dans les exemples que vous donnez) et leur application pratique.

    Je vous invite à en faire autant sinon vous risquez effectivement de voir beaucoup de non-continuités entre avant et après le Concile ! Benoit XVI explique cela admirablement dans son discours à la Curie du 22 décembre 2005.

    “Interprétation” (“herméneutique”) et “application” sont deux réalités différentes.
    Normalement, elles sont liées. Mais l’autorité romaine peut expliquer le sens des textes de Vatican II et les fidèles n’en faire qu’à leur tête…
    Les clercs sont des fidèles (au sens canonique), faut-il le rappeler…

    PS :(Et que personne ne me fasse dire que j’approuve la messe face au peuple ou que je préfère la langue vernaculaire…)

  7. Père Bernard Gallizia dit :

    Personnellement, petit prêtre de Jésus-Christ, je célèbre “ad orientem” les jours de semaine, et aucun paroissien n’y trouve rien à dire. En revanche je célèbre face au peuple le dimanche. Cela ne me pose aucun problème de conscience car lorsque je célèbre “ad orientem” je marche en tête, comme le Christ, vers son sacrifice à Jérusalem, entrainant ses disciples (les fidèles) à sa suite. Quand je célèbre face au peuple, je suis présent au sacrifice du Christ à la sainte Cène où il est évident qu’il faisait face à ses disciples. Or ce sont les paroles de la Sainte Cène que les prêtres redisent à la Consécration. Je pense que saint Paul, par exemple, célébrait face à ses disciples. Les deux façons d’agir ma plaisent également. Cela vient peut-être du fait que je suis converti de l’athéisme militant, après le Concile Vatican II. Aussi je suis resté en dehors des controverses qui ont suivi la fin de ce Concile. Pour moi, les deux attitudes expriment deux pages différentes de l’Évangile. C’est vrai que j’aime célébrer “ad orientem” mais, le dimanche, je suis heureux aussi de partager le saint Repas sacrificiel du Seigneur avec mes fidèles, en étant configuré au Christ face à ses disciples. C’est peut-être cela qui explique les deux façons de faire des Papes Paul VI et de Jean Paul II dans leur chapelle privée et en public, lesquelles étonnent certains des commentateurs. En tout cas, je n’ai jamais connu de problème de conscience sur ce point de mon sacerdoce. Merci de ce que vous faites pour que mes confrères comprennent mieux la grandeur de célébrer “ad orientem”, attitude qui exprime parfaitement bien la manière d’agir de Jésus marchant volontairement vers son Sacrifice, sans regarder en arrière, manifestant en acte son désir du don total de sa vie, qu’il fera quelques jours plus tard, démarche dans laquelle il entraine son prêtre à sa suite. Très respectueusement, père Bernard Gallizia.