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Benoît XVI, si le grain ne meurt…

Commentaire (1)
  1. Benoît YZERN dit :

    Sous prétexte que Benoît XVI est décédé, et que l’utilisation et la valorisation de sa vie et de son oeuvre vont pouvoir continuer sur une base nouvelle, pour ainsi dire “TRADICILIAIRE”, il ne faudrait quand même pas oublier que c’est le positionnement conciliaire conservateur,

    – nI anti-libéral ad extra en matière religieuse, ni philo-libéral ad intra en matière morale,

    mais aussi

    – ni intégriste, ni progressiste, sur le plan dogmatique et sur le plan liturgique,

    qui est le positionnement commun à Jean-Paul II et à Benoît XVI.

    Mais ce positionnement n’a contrecarré efficacement

    – ni la non réception volontaire, par bien des clercs, de Veritatis splendor, d’Evangelium vitae, de Fides et ratio, de Dominus Iesus, du Compendium du Catéchisme et de Verbum domini,

    – ni l’idéologie du discernement évangélique dans la miséricorde et dans l’ouverture sur les périphéries, ou de l’inclusion périphériste et synodaliste, idéologie apparue dès la fin du Concile.

    Aussi, certes, il y a de très bonnes et grandes choses chez Benoît XVI, notamment dans ses homélies, éclairantes et édifiantes, mais il ne faudrait quand même pas oublier que le courant de pensée qu’il incarne, autant que son prédécesseur, a amplement contribué à inscrire la poursuite de la crise de l’Eglise dans la longue durée, à partir de l’élection de Jean-Paul II, et non à partir de la démission de Benoît XVI.

    En effet, pendant un tiers de siècle, nous avons eu deux papes

    – qui ont refusé, sciemment, de remonter des effets, post-conciliaires, aux causes, ante-conciliaires puis intra-conciliaires,

    et

    – qui ont refusé, tout aussi sciemment, de transformer leur recentrage officiel ad intra, nécessaire mais insuffisant, en une véritable restauration effective.

    Cette restauration effective aurait certainement aggravé le schisme moderniste de janvier 1989 (cf. la déclaration de Cologne), mais aurait eu aussi l’immense mérite d’en finir avec une ambivalence pusillanime qui n’a que trop duré, face aux clercs décatholicisateurs de l’Eglise, qui y ont pris le pouvoir, au moment et au moyen du Concile, et qui sont capables de TOUT, avec l’aide de François, pour pouvoir le garder.

    En l’occurrence, pour pouvoir garder le pouvoir dans l’Eglise, ils sont même capables d’aller jusqu’jusqu’à DETRUIRE L’EGLISE, et, ils s’y emploient encore plus depuis 2021 que depuis 2013, mais ce n’est certainement pas en prenant appui sur un positionnement ratzingérien puis “bénédictin” qui, globalement, a laissé agir les clercs qui veulent libérer l’Eglise et les fidèles de bon nombre de prétendus stéréotypes, porteurs de soi-disant discriminations, que les catholiques conservateurs et les catholiques traditionnels vont pouvoir réussir à mettre hors d’état de nuire les clercs officiellement catholiques qui sont en fait des adversaires déterminés du contenu de la foi catholique, de la morale chrétienne, de la liturgie et des sacrements de l’Eglise, et qui cheminent en direction d’une quasi apostasie intra-ecclésiale.

    Nous ne sommes pas en présence d’un processus synodal, mais en présence d’un processus pré-létal, ou “suicidal”, notamment en Allemagne. Comment se fait-il que les évêques ne dénoncent pas et ne désignent pas les nouveaux “assassins de la foi” catholique, et comment pourraient-ils le faire avec énergie et fermeté, s’ils prennent appui sur une herméneutique du renouveau dans la continuité qui, notamment dans le cadre du dialogue inclusiviste interreligieusement correct, n’a jamais eu pour objet ni pour effet d’arrêter de soumettre la distinction catholique entre les erreurs et la vérité à la distinction, consensualiste fraternitaire, entre les divisions et l’unité ?