La dernière
lettre (199 du 12 octobre 2009) de l’Association Paix liturgique publie une très intéressante étude de
l’abbé Claude Barthe concernant le chiffre des entrées au séminaire en cette rentrée 2009. Un chiffre ressort : 20 à 25% des vocations assimilables à des vocations diocésaines se destinent
cette année en France à la forme extraordinaire. En gros, un séminariste français sur quatre se destine à la célébration du rite traditionnel de la messe. Pour plus d’explications, on trouvera
ci-dessous des extraits de l’étude de l’abbé Barthe.
« En France, après 40 ans de réforme liturgique, dans les circonstances présentes, conjonctures positives de porte
entrouverte par le Motu Proprio Summorum Pontificum, et contingences négatives de son application aussi peu généreuse que possible par de nombreux évêques de France, un sur quatre au moins des
jeunes gens qui se destinent au sacerdoce « séculier » (c’est-à-dire qui se destinent ou se destineraient en période normale à devenir des prêtres diocésains) se tournent vers une formation qui
débouchera sur la célébration de la forme extraordinaire. Un sur quatre, alors qu’ils savent que les administrations diocésaines font toujours en sorte qu’ils aient le moins de « débouchés »
possible dans cette forme de célébration. S’il y avait des « débouchés » pour un sacerdoce voué à la forme extraordinaire ou à un bi-formalisme, un sur trois, comme dans les
sondages.
Ce constat va très loin : plus que tous les raisonnements du monde, il signe l’échec d’une réforme liturgique « plate et
horizontale », et avec elle de toute une « pastorale » (en réalité, de toute une ecclésiologie) qui accompagne cette liturgie.
(…)
il est possible de connaître à l’unité près les chiffres d’entrée en 1ère année de formation (année de spiritualité ou
assimilée) des jeunes gens qui se destinent expressément à être prêtres dans la forme extraordinaire : ils sont très exactement 41 Français, dont 17 pour la Fraternité Saint-Pie-X. En d’autres
termes 20 à 25% des vocations assimilables à des vocations diocésaines se destinent cette année en France à la forme extraordinaire. »
La conclusion de l’abbé Barthe est simple :
« Au fond, pour que le nombre des vocations, sans imaginer qu’il explose, cesse tout simplement de chuter et redevienne
seulement un chiffre en croissance, il suffirait que le Motu Proprio Summorum Pontificum soit appliqué sans réserve par les évêques de France d’abord et avant tout en ce qui concerne le point le
plus sensible : les conditions de la formation dans les séminaires. En clair, il suffit que l’évêque dise aux candidats au sacerdoce : « Dans mon diocèse, je propose des apostolats paroissiaux et
non-paroissiaux de forme extraordinaire et des apostolats bi-formalistes ».
Pour inverser la tendance, il faudrait donc que le Motu Proprio soit appliqué dans tous les séminaires par tous les évêques
de France ? Même pas. Pour que le nombre des séminaristes français cesse de chuter, il suffirait qu’une petite dizaine d’évêques français fassent entrer le Motu Proprio dans leurs séminaires.
C’est un souhait, on en conviendra, modeste. En l’état actuel de l’épiscopat français, ce n’est peut-être pas un souhait irréaliste. »