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La fabrique du corps épiscopal, forge de la crise de l’Eglise

Commentaires (3)
  1. Tony dit :

    Quand on voit l’attitude des deux évêques de l’Emmanuel , Yves Le Saux, maintenant évêque d’Annecy venant du Mans et Guy de Kérimel, archevêque de Toulouse , venant de Grenoble, qui ont chassé de façon odieuse les catholiques pratiquants avec la Messe Usus Antiquior, on se dit qu’on est pas près de sortir de la crise! Qu’en disent les membres de l’Emmanuel?
    On va vers un schisme très grave … Quelles déceptions des deux là!
    Mais où trouver des évêques dans la nouvelle génération de prêtres quand on sait que beaucoup refusent la charge épiscopale? Les meilleurs sont chez St Martin et St Pierre mais ils souffrent d’être trop bien formés et catholiques .Il y a par -ci par -là quelques beaux profils mais ils ne seront pas choisis car il ne font par parti des noms de la terna et de la cooptation . Il n’y a aucune volonté actuelle de les nommer;
    Jean Paul avait été cherché parmi eux des évêques de valeur en son temps.
    Faut-il attendre un effondrement complet pour pouvoir nommer des profils de ce type?
    Quand on constate la situation de Mgr Rey , lui aussi de l’Emmanuel, persécuté car ayant trop bien agi, on est scandalisé par les décisions du cardinal canadien émérite.

  2. Benoît YZERN dit :

    Dans leur très grande majorité, ces clercs sont les continuateurs de leurs prédécesseurs, qui ont eux-mêmes été les continuateurs de leurs propres prédécesseurs, les évêques des années 1960-1970 puis ceux des années 1980-1990, qui ont été trompés, par les experts et par les pères les plus influents, au Concile, et qui se sont trompés, au moment du Concile, puis qui ont trompé les autres clercs et les laïcs, en aval du Concile, sous Paul VI puis sous Jean-Paul II.

    Ces clercs sont donc, dans leur très grande majorité, les continuateurs de l’imposition aux catholiques de la tromperie d’après laquelle moins on est culturellement, dogmatiquement, explicitement, formellement, linguistiquement et liturgiquement catholique, dans l’acception ante-conciliaire de cet adjectif, et plus on est (respectivement) spirituellement, pastoralement, authentiquement, vitalement, créativement et ecclésialement chrétien, dans l’acception humaniste et panchristique post-conciliaire de cet autre adjectif.

    Donc, non seulement nous sommes en présence de pérennisateurs d’une idéologie, l’idéologie de l’adaptation et de l’évolution, du changement et du mouvement, de la communion et du consensus, du dialogue et de l’inclusion, de l’innovation et de l’ouverture, du renouveau et de l’unité, mais en outre nous sommes en présence d’une “logique d’appareil” souvent implacable, sinon toujours impeccable.

    A partir de là, on est en droit de se demander si les clérocrates dont il est question ici ont toujours bien conscience du fait qu’ils sont les pérennisateurs de cette idéologie EN TANT QU’IDEOLOGIE, puisque certains d’entre eux n’ont jamais connu autre chose, compte tenu du fait que la même idéologie, ou la même phraséologie, qui fonctionne au dialogue interconfessionnel, interreligieux et interconvictionnel ad extra, et au renouveau doctrinal, liturgique et pastoral ad intra, se manifeste, au sein et à la tête de l’Eglise catholique, depuis à présent plus de soixante ans.

    Enfin, ces clercs sont les pérennisateurs des composantes et des conséquences d’une dynamique de décatholicisation ou, en tout cas, de détridentinisation, dont les origines ont commencé à se concrétiser, en philosophie et en théologie, dès la fin des années 1920, et ils sont présents et actifs, là où ils sont en fonctions, pour faire obstacle, le plus longtemps et souvent possible, à toute perspective ou tentative de recatholicisation ou, pour le moins, de retridentinisation, qui monterait en puissance en direction des structures paroissiales puis des structures diocésaines.

    En ce sens et sous cet angle, les mêmes clercs fonctionnent à l’obstruction, face à des catholiques qui aimeraient bien pouvoir commencer ou continuer davantage à être, à redevenir, ou à rester catholiques en plénitude, et, dans cet ordre d’idées, vous avez absolument raison de pointer du doigt un risque de guerre civile culturelle intra-ecclésiale, puisque nous sommes en présence de deux ensembles d’acteurs qui prennent appui sur des référentiels doctrinaux, liturgiques, pastoraux et spirituels probablement antagonistes et incompatibles.

    Un dernier mot sur une dimension du problème rarement évoquée : la baisse du niveau et la crise du contenu, dans le domaine de la culture générale, notamment dans ces trois disciplines : l’histoire, la philosophie et la théologie, cette baisse du niveau et cette crise du contenu aboutissant assez souvent à ce que nous soyons en présence de clercs porteurs d’une ignorance abyssale de l’histoire de l’Eglise catholique et du contenu de la foi catholique, ce qui est quand même quelque peu embêtant, pour des clercs officiellement catholiques…

    Or, ne leur en déplaise, l’histoire de l’Eglise catholique n’a pas commencé en janvier 1959 ni en octobre 1962, et le contenu de la foi catholique n’a pas attendu le Concile Vatican II pour commencer à se déployer à l’intérieur de documents officiels du Magistère…

  3. Benoît YZERN dit :

    On ne souscrit pas impunément et innocemment à un Concile porteur de chimères, et l’on n’impose pas impunément ni innocemment aux fidèles la mise en oeuvre de ce Concile iréniste, non porteur d’une hérésie, au sens strict de ce terme, mais porteur d’une utopie, de l’utopie de la conciliation, assez imprécise et surtout imprudente,

    – avec la conception protestante libérale de l’unité des chrétiens, cf. Unitatis redintegratio,

    – avec la conception humaniste agnostique des religions non chrétiennes, cf. la première partie de Nostra aetate,

    – avec la conception humaniste libérale de la liberté religieuse, cf. la première partie de Dignitatis humanae,

    – avec la conception humaniste onusienne des aspirations de l’homme et de l’orientation du monde de ce temps, cf. Gaudium et spes.

    Or, on a beau chercher, on ne voit pas en quoi la pérennisation de l’imposition aux fidèles de ces quatre chimères contribue, indirectement, d’une part à un optimum de fidélité doctrinale, d’autre part à un optimum de fécondité spirituelle, dans l’esprit et la vie des fidèles…

    Le jour où les clercs reconnaîtront tout cela, en tireront les conclusions qui s’imposent, et se réconcilieront avec les fondamentaux du christianisme catholique, sur le plan dogmatique comme sur le plan liturgique, mais aussi avec certains éclairages et avec certaines exigences, dissidentes et dissonantes face aux erreurs sur Dieu, aux erreurs sur l’Eglise, aux erreurs sur l’homme et face à l’esprit du monde, alors, ce jour-là, il fera beau…